lundi 16 juin 2025
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Lieu commun

Vous connaissez ma voisine, un rien la met dans tous ses états, mais si j’en crois vos nombreux courriers ou vos réactions dans la rue, elle a souvent raison. Par exemple, l’autre jour, en revenant de chez son cardio pour faire vérifier son cœur qui n’est plus d’artichaut depuis longtemps, on a parlé de sport. En ce moment on est bien servi et les émotions sont fortes, on chiale devant le poste, avec le PSG ou Roland Garros, on a eu notre compte, on tombe amoureux tous les week-ends. Mais ma voisine m’a dit qu’elle n’en pouvait plus de ceux qui écrivent sur les réseaux des trucs comme « Lois Boisson est incroyable », ou encore « Killian n’est pas le même », ou « Superbe victoire des Français »… En fait, ce que ne comprend pas ma voisine c’est : à quoi ça sert ? On a déjà l’info lorsque ce genre de phrase, sur le sport, la politique ou les disparus les plus souvent, nous arrive. J’imagine que ceux qui font ça pensent que c’est essentiel, mais la plupart du temps c’est d’une banalité sans pareil, et inutile. « Après 3 balles de match sauvées, Alcaraz remporte le match ».

Merci, tout le monde est déjà au courant, les fans ont regardé le match du siècle, et ceux qui s’en foutent s’en foutent vraiment. Alors pourquoi ça donne mal au crâne à ma voisine ? Pourquoi on alcaraz gratis ? On apporte sa petite voix à l’humanité en pensant dur comme un cordage de raquette de Sinner que c’est important ? Que ça peut manquer au monde des vivants ? On se prend pour un média de Bolloré ? On se fait mousser, car ne rien poster pendant quelques heures sur Facebook, Instagram et Tic et Tac, est anxiogène ? C’est flippant ce vide en effet. Triple poncif… c’est le cœur, docteur… C’est bien cela en fait, pour ma voisine, les gens tiennent la rampe de leur pseudo notoriété pour exister, car rester discret sur les réseaux sociaux équivaut à être méprisé par son prochain. On en est là. Pour avoir la sensation d’être dans l’air du temps, on commente, on balance un truc. C’est grave docteur ? Je ne sais pas, mais avec ces lieux communs, on n’est pas près de faire une coloc avec ma voisine.

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