Ancien frère dominicain, Jean Witt a tout quitté pour épouser Janine, atteinte plus tard de la maladie d’Alzheimer. « Elle me disait « aime-moi et tu sauras m’aider ». Mais l’amour, aussi important soit-il, ne suffit pas. Il faut aussi une force mentale et physique. Car un aidant qui ne dort pas ne tiendra pas », assure Jean, avec tendresse et justesse. « Cet accompagnement est éprouvant sur la durée, d’où la nécessité d’une aide extérieure », complète Michèle Brisset, qui a accompagné ses deux parents pendant des années, sans jamais trouver une structure lui permettant de souffler… alors elle s’est donné pour mission de la créer !
PALLIANCE, une maison de répit
En 2014, Michèle Brisset fonde l’association ASDEPAL avec des soignants et d’anciens aidants. L’objectif ? Créer une maison de répit non médicalisée pour accueillir temporairement des aidés, atteints de maladies chroniques ou en fin de vie, ainsi que leur proche aidant. Ni hôpital, ni EHPAD mais un entre-deux solidaire. « PALLIANCE vient de
« pallier » et « alliance ». Une dizaine de personnes pourraient y être accueillies, entourées d’une équipe pluridisciplinaire présente jour et nuit », explique Michèle Brisset. Si la maison n’est pas encore sortie de terre, elle bénéficie déjà de la confiance de la CeA et de la mairie de La Wantzenau, où elle verra le jour.
En attendant, l’ASDEPAL poursuit ses actions : toutes les six semaines, des cafés – répit sont organisés à Ittenheim, Gundershoffen et La Wantzenau, ainsi que de la médiation animale et de l’art thérapie. Tous les bénéfices et les droits d’auteur du livre Devenir aidant – un enjeu majeur seront reversés à l’association pour financer ses ateliers ainsi que son projet PALLIANCE. Pour que demain, en Alsace, aidants et aidés trouvent un refuge pour souffler, s’aimer, vivre.
