Brumath – Archéologie, histoire, Côte d’Ivoire : Louis Ganter « vit avec du monde »

Trois mois en Côte d’Ivoire, trois mois à Brumath, ainsi va la vie choisie par Louis Ganter, 78 ans, membre fondateur de la SHABE (Société d’histoire et d’archéologie de Brumath et environs) en 1968. Il vient de céder la présidence à Jean-Claude Goepp, pour mieux s’envoler vers sa deuxième maison, à Kotoka.

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Louis Ganter dans le bureau de la SHABE, entre tableaux, objets et documents d’archives. / ©sb

« Si tu viens me voir, tu peux te garer à la mairie, ils ne diront rien. » C’est en ces termes que Louis Ganter invite à parler de la SHABE, et aussi de sa vie de « Gratlzer », autrement dit gratteur dans les fouilles archéologiques. Éminent personnage de Brumath, connu dans sa 4L bleue désormais « cédée à des jeunes pour les rallyes », Louis est celui qu’on vient consulter à l’achat d’une ferme pour en connaître l’histoire. Conducteur de travaux dans le bâtiment de son actif, il a passé son BTS à 40 ans, et voyagé pour son travail du Yémen à l’Arabie Saoudite, ramassant des vieilles pierres de-ci de-là.

Louis Ganter dans le bureau de la SHABE, entre
tableaux, objets et documents d’archives. / ©sb

Sa passion pour l’archéologie date d’un « déplacement professionnel en Moselle en 1967, j’étais logé dans un hôtel en face des mines de charbon et de fer. J’ai demandé à l’équipe de me remonter des fossiles, c’est là que j’ai eu mes premiers morceaux d’ammonites ». Il se prend alors d’amour pour les minéraux, fréquente les bourses d’échange et les associations, ainsi que les châteaux forts, avant d’assister à la présentation des thermes découverts à Brumath en 1968. La SHABE naît dans la foulée, Louis en est membre fondateur puis président de 2015 à 2024. Il crée aussi le musée Archéologique en 1971—et peut faire durer « les visites cinq heures si on ne me dit pas stop »–, devient correspondant de la DRAC et se met à l’histoire de la ville pour compléter son savoir.

L’école en Côte d’Ivoire construite sous la supervision de Louis. / ©Dr

À Kotoka avec « Maman Alice »

Jamais loin des pelles mécaniques lors de fouilles, Louis conserve des caisses pleines de tessons, dans le bureau de la SHABE, mais aussi à domicile. « J’ai des collections prêtes à être données à des musées, et la moitié des archives chez moi, sourit-il. Ma femme disait que j’étais plus souvent ici qu’à la maison… » Si Alice s’en est allée en avril 2022, Louis comble son besoin de « vivre avec du monde » en partant en Côte d’Ivoire. Son premier voyage date de 1998 pour l’association Brumath-Kotoka avec « Maman Alice » et Etienne Wolf, aujourd’hui il y trouve repos et hospitalité. Mais n’en oublie pas son métier avec le « projet d’un centre d’accueil en brousse ». C’est d’ailleurs lui qui a « géré la construction de tous les bâtiments de Kotoka, maternité, école, dispensaire, etc. C’est dans mon caractère, boum boum boum, je suis rustre, mais authentique ». Louis lance un « qu’est-ce que tu veux savoir d’autre ? », mais il est l’heure de boucler les valises.