Coucou les amis, c’est Jacky le Brumathois.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une des histoires que mon père Rémy nous raconte souvent lors des fêtes d’anniversaire et qui se déroule durant la Seconde Guerre mondiale.
Comme vous le savez déjà, mon village d’enfance est Offendorf à côté de la frontière allemande, où passe le Rhin. De janvier à mars 1945, le petit village a été évacué et une partie des habitants placée à Bühl et plus précisément Altschweier. L’armée allemande était encore sur place et les réfugiés avaient comme nom les Flüchtlinge, jusqu’à l’arrivée des Français qui ont libéré tout le monde, car il faut savoir qu’il y avait beaucoup de prisonniers, et notamment des Russes.
Les conditions de vie étaient difficiles, et au niveau repas, c’était presque tout le temps un morceau de pain et de la soupe de topinambour. Pour le pain, ils devaient aller dans une boulangerie dans le Bühlertahl, surveillés par la Hitler Jugend.
Mon père Rémy avait 13 ans, il était chargé de récupérer la soupe. Sur le chemin du retour, il a une grosse envie de faire pipi, il pose le récipient par terre et charge son petit frère de 3 ans de la surveiller le temps de se soulager aux toilettes communes. Au moment où il ressort des toilettes, il voit le petit, culotte baissée, en train d’uriner dans la soupe. À ce moment-là, il se dit que ce soir il mangera juste le pain, rien d’autre. Une fois dans le baraquement, ma grand-mère Lucie dresse la table et mon père lui dit qu’il n’a pas faim, qu’il va voir l’oncle Victor. Une fois chez l’oncle, il lui raconte cette histoire de pipi, mais ce dernier lui propose de manger sa part, et, au lieu de garder cela secret, il va voir la grand-mère et lui dit ce qu’a fait le petit. Et là, l’arrière-grand-père, que l’on nommait le Schwarzer Louis à cause des cheveux couleur charbon leur dit: « Mais qu’est-ce que ça fait donc ce petit peu d’eau de pipi dans la soupe, ce n’est pas grave (Was macht des schon e bessele brinzet in de soup). » C’est alors que le frère aîné de mon père, qui avait déjà avalé la soupe, court vers la pièce qui servait de salle de bain (Washraum) pour se rincer une multitude de fois la bouche.
Cette histoire, je l’ai filmée pour ma page Facebook Professeur Djack d’Alsace et YouTube, pour ceux qui auraient envie d’aller l’écouter tout en dialecte.
Merci de m’avoir lu. Pour le mois prochain, j’ai prévu d’écrire un beau texte au sujet de ma femme et d’une de ses passions que je vous dévoilerai.
Salut Bisamme.