Eric Ettwiller : « Décomplexer les Alsaciens par rapport à leur histoire »

Un professeur agrégé d’histoire, Eric Ettwiller, et deux guides conférenciers, Geoffrey Diebold et Jordan Nonnenmacher, se sont associés pour livrer L’histoire de l’Alsace en 60 minutes, un petit ouvrage essentiel aux éditions Unsri Gschicht.

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Eric Ettwiller, l’un des auteurs, est professeur d’histoire-géographie à Sélestat.
Maxi Flash : Votre livre se lit effectivement en moins d’une heure, quelle était l’idée derrière ce format ?

Eric Ettwiller : Le but ce serait que des guides ou des enseignants s’en emparent pour leurs cours ou conférences. Nous avons même prévu une convention pour utiliser notre diaporama. Il n’y a pas de photos à l’intérieur, c’est parce que le diaporama est accessible sur notre site internet (*).

Il permet aussi de réviser sa culture générale sur l’Alsace…

Oui, il s’adresse prioritairement aux Alsaciens, qui sont très attachés à leur région, mais ont un fort sentiment d’identité parfois fondé sur une histoire méconnue, et parfois sur des clichés issus de l’époque des nationalismes. Le deuxième public, ce sont les gens d’autres régions qui voudraient se renseigner.

Quelles ont été vos sources ?

Nous avons repris deux ouvrages, L’Alsace, terre d’histoire de Lucien Sittler, et L’Alsace, une histoire de Bernard Vogler qui était déjà un manuel scolaire, donc le vocabulaire était assez simple, mais encore trop dense. Quand des points particuliers se présentaient, nous nous sommes tournés vers des ouvrages plus précis, comme Histoire culturelle de l’Alsace, ou fait des recherches sur internet.

Un petit format précis et concis. / ©DR
Vous évoquez également la disparition du dialecte alsacien…

Ce qui nous a tenu à cœur, c’est de parler d’histoire culturelle aussi, pas seulement de batailles et de changements de nationalité. Or en 1945, il se passe quelque chose de fondamental : l’Alsace devient francophone. C’est aussi l’objectif de notre association, Unsri Gschicht, créée en 2019 et forte d’une centaine de membres: décomplexer les Alsaciens par rapport à leur histoire, à un passé très largement germanique, pas honteux, parfois douloureux, et souvent résumé à la Deuxième Guerre mondiale.

Enseignez-vous l’histoire de l’Alsace au collège Mentel de Sélestat ?

Dans la mesure du possible oui, ce n’est pas dans les programmes, mais ce n’est pas interdit ! Pour le Moyen Âge, on peut étudier une seigneurie alsacienne, Charlemagne qui est passé à Sélestat, ou encore l’industrialisation de Mulhouse. Ça parle plus aux élèves si on peut se référer à l’église qu’ils voient en allant à l’école, ou aux remparts de Vauban.

(*) Pour commander le livre : www.unsrigschicht.org, 5€