Haguenau – Elyte couture et dépôt-vente : l’occasion fait le patron

Dans l’ancienne bijouterie au 6 rue du Château à Haguenau, deux drôles de dames ont installé le magasin Elyte : l’une est professeur des écoles et pratique le dépôt-vente, l’autre est couturière et retouche les vêtements de la première, mais propose aussi ses propres créations.

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Roxanne dans son atelier de couture, à l’étage d’Elyte.

Alors que Rita signait le bail à l’agence immobilière en s’inquiétant du loyer, Roxanne faisait le pied de grue avec une idée en tête : louer le même lieu. Il faut dire qu’elle était la première sur le coup il y a trois ans, alors cliente de la bijouterie, mais la surface de 35 m² l’effrayait. Aussi, quand les deux femmes se sont parlé, ça a été « un timing incroyable et un coup de foudre »: Rita proposerait du dépôt-vente moyen/haut de gamme au rez-de-chaussée, et Roxanne, un atelier de couture à l’étage.

A 58 ans, Rita raconte qu’elle pourrait « déjà être à la retraite de l’Éducation nationale depuis un an, mais préfère assurer une transition en douceur tant que l’énergie est là ». La maîtresse travaille le lundi à Donnenheim, le mardi à Mommenheim, et au magasin du mercredi au samedi. Elle fait bien la part des choses : « Enseigner est un métier, vendre aussi, les deux demandent de l’investissement. J’adore les enfants, mais ici on n’est pas dans une salle de classe : il faut faire du chiffre, le rapport au temps est différent ». Elle-même fan de Vinted, Rita souhaitait s’adresser à une clientèle qui n’y a pas accès : « J’aime le contact avec les vêtements et les gens, c’est un lieu d’échange en fait, ils me racontent leur vie en déposant ».

Rita reçoit les dépôts au comptoir. / ©S.B.

Créer du sur-mesure

Roxanne, quant à elle, est arrivée d’Ukraine en 2003, où elle a « appris la couture avec [sa] maman, puis fait une école de stylisme ». Elle a travaillé comme retoucheuse à Quimper, avant d’arriver en Alsace en 2018.

« La retouche, ça n’a jamais été ma tasse de thé, j’ai toujours voulu être indépendante », sourit-elle. Après une robe de mariée pour sa fille, elle a hâte de créer du sur-mesure avec les tissus haut de gamme qu’elle a achetés. Et pourquoi pas « se lancer dans la location, des tenues de soirée, de mariage ou de femmes enceintes ».

Pour l’instant, Rita envoie ses clientes à Roxanne, « pour refaire cette petite robe devenue trop petite : elles la vendent et moi je la copie ». Si le vêtement d’occasion doit encore faire son chemin, « pour la planète et le porte-monnaie », les idées des deux femmes ne s’arrêtent pas là : Rita vise la garde-robe de celles qui auraient perdu du poids, et Roxanne est partante pour l’upcycling.