La fantaisie de Murielle Magellan

Avec son nouveau livre, Muriel Magellan nous offre de célébrer le tourbillon de la vie et l’importance des pas de côté. Éditions Mialet Barrault.

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©Isabelle Arnould

Ce livre devrait venir alléger votre mois de février. Dans un monde toujours plus lisse et conforme, il nous promet une échappée et l’on se réjouit de ce pas de côté nécessaire à notre santé mentale du moment !

En plongeant dans ce récit, vous constaterez qu’il est indispensable de faire bouger les lignes, que la courbe prenne le pas sur le vertical et l’horizontal, afin de rendre nos existences plus flamboyantes.

Mais revenons-en à notre roman. C’est l’histoire de Mona « qui dès l’enfance a eu la sensation que vivre était un effort » et n’a rien trouvé de mieux pour survivre que de cadenasser son existence. Mais lorsqu’elle se fait licencier, tout ce qui avait été colmaté s’effondre et la jeune femme en plus de plonger dans une profonde dépression voit son mari prendre le large et perd la garde de sa fille. Après « deux ans d’une dégringolade pathétique » à devoir retourner vivre chez ses parents et à être contrainte à un lourd suivi psychiatrique, Mona se sent prête à réinvestir sa vie.

Au 12e étage d’une tour de Rosny sans rien de vraiment sexy, elle va poser ses valises et s’ancrer dans ce petit studio qui lui servira de nouveau nid. Tout ce qu’elle souhaite c’est revoir sa fille et reprendre le dialogue avec elle.

En installant ses affaires, au détour d’une marche de l’escalier qui grimpe à la mezzanine, Mona va découvrir un manuscrit, intitulé Jonas is born, Alléluia, signé d’un certain Philippe Sandre-Lévy, écrit vingt ans auparavant. Mona commence à tourner les pages et à se passionner pour l’histoire qu’elle ne peut plus lâcher.

Commence alors pour la jeune femme une quête qui la mènera au cœur de territoires qui vont bousculer l’idée qu’elle s’était fait de la vie. Grâce à ce manuscrit, à ce pouvoir que la littérature détient, elle va renouer avec ce qu’elle avait oublié et son regard sur le monde va s’en trouver transformé.

On tourne les pages frénétiquement et l’on perçoit entre les lignes le message de l’autrice, elle nous rappelle avec délice que finalement la vie, n’est-ce pas ce qui arrive lorsque l’on avait prévu autre chose, et que la fantaisie est ce décalage essentiel pour rendre nos mondes vivants.