Le quart d’heure de Line – La neige

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Line ©EG

Chez moi derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, on aime wenns wentert (quand l’hiver est là). Bon il faut bien avouer que ces dernières années, es well ùn es kànn net (ça veut mais ça ne peut pas). Ce qui fait que wenn emol Schneewatter esch (quand il fait un temps neigeux), sen d’Kender ganz narfich (les enfants sont tout excités). On dit dass sè dè Schnee bretlè (qu’ils «couvent» la neige).

En deux temps, trois mouvements, ils ressortent tout l’attirail qui prenait la poussière : d’Skihossè (les pantalons de ski), d’Bollèkàpp (le bonnet à pompon), d’Schnobottlè (les bottes de neige) ùn nàtirlich dè Schlettè (et évidemment la luge). Même les adultes se prennent au jeu et participent à la fameuse Schneebàllschlàcht (bataille de boules de neige). Il y a toujours un papa qui finit par sortir le tracteur pour hisser le cortège de luges nouées les unes aux autres en haut du Schneebuckel (de la «bosse» de neige).

Peu importe le froid, le spectacle des paysages enneigés vaut bien les Isszapflè an dè Nàs (les stalactites au bout du nez). Et le soir venu, de retour au chaud, gebt’s roti Backlè (ça donne les joues rouges) ùn scheni Wenterbilè (et de jolies «bosses d’hiver», des engelures aux pieds) ! Surtout si on colle ses pieds à une Béttflàsch (une bouillotte) : es fenkelt (ça fait des étincelles = ça brûle) !

Et puis, si la neige se fait rare par chez nous, fahrè mer gràd en dè Schnee (on va tout simplement à la neige) et là toute la famille se retrouve avec la Reisèfewer (la fièvre du voyage).

On embarque même mamie, chargée de mitonner de bons petits plats, ùn mer brüssè uf Eschterreich (et on file en Autriche) tout schuss pour revenir une semaine plus tard avec un joli bronzage «masque de ski» oder à Bein em Jeps (ou une jambe dans le plâtre). Y’a pas à dire, la neige reste une valeur sûre.

Line