Langensoultzbach – Le jour où Marie-Anne, 84 ans, est devenue charcutière…

Née en 1939, Marie-Anne a grandi dans le village de Schoenenbourg où elle commence sa vie active en tant qu’aide maternelle. C’est l’institutrice avec laquelle elle travaille qui l’emmène un soir au bal à Drachenbronn. C’est là qu’elle rencontre Armand, son futur mari.

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Marie-Anne. / ©Documents remis

Armand avait pour ambition de devenir mécanicien, mais ne trouvant pas de patron dans les environs de son village de Langensoultzbach, sa sœur lui propose de venir donner un coup de main dans leur boucherie de Sélestat.

Il y apprend le métier de boucher auquel il prend finalement beaucoup de plaisir. Armand propose alors à Marie-Anne de venir le rejoindre et d’apprendre le métier de charcutière. Elle a 22 ans et ne s’imagine pas passer de l’instruction des enfants à la découpe de saucisses !

Mais elle finit par rejoindre son mari et commence son apprentissage sur le tas. Pas facile pour la jeune femme qui avoue avoir été une pure novice dans un monde où l’on ne voulait pas trop lui faire de cadeau. L’ambiance n’étant pas formidable, elle décide de quitter le lieu lorsque sa belle-sœur propose d’aider le couple à trouver sa propre boutique. C’est à Mulhouse, où naîtront leurs quatre enfants, qu’ils s’établissent à leur compte pendant dix ans.

Les qualifications d’Armand en boucherie et l’envie de Marie-Anne de montrer ce qu’elle sait faire en charcuterie fidélisent très vite leur clientèle. Des clients satisfaits dont Marie-Anne souligne l’extrême sympathie, comme ces deux femmes retraitées de la proche usine DMC qui se sont investies auprès de cette maman qui ne comptait pas ses heures, en gardant ses enfants et en leur servant un repas à midi ! La prochaine étape est la gérance d’une boucherie Tempé pendant près de 25 ans, où Marie-Anne est nommée chef charcutière et s’épanouit dans la formation d’apprentis. Lorsqu’elle et son mari quittent le sud de l’Alsace pour des raisons de santé, leurs clients les regardent partir avec beaucoup de regrets…

Preuve, s’il en fallait une, que la ténacité de Marie-Anne a permis une belle réussite, et une jolie petite revanche sur ceux qui n’y croyaient pas !

Line