Lexus ES 300h, l’alternative premium au diesel

La GS ayant disparu du catalogue français de Lexus, la filiale premium de Toyota se devait de lui offrir une remplaçante. C’est chose faite avec l’ES hybride qui adopte la plateforme du Toyota RAV4 et qui tourne le dos au diesel.

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Lexus a jugé bon que le temps de la retraite pour la GS était venu. La berline n’avait pas su trouver un public aujourd’hui davantage friand de SUV. Le catalogue de la filiale luxe de Toyota ne pouvait cependant pas rester avec une telle lacune sur un segment important. La marque premium a donc profité de la refonte du RAV4 et de l’arrivée de la nouvelle Camry pour faire main basse sur leur plateforme commune. Adieu donc le V6 essence hybride et sa propulsion, place à un moteur, toujours hybride, de quatrième génération, cumulant 218 ch.

Comme dans un fauteuil

La Lexus ES 300h vient se placer dans les roues de l’Audi A6, de la BMW Série 5 et de la Mercedes Classe E. Sa longueur de près de 5 m (4,98 m) témoigne de ses grandes ambitions. La belle se démarque par des lignes caractéristiques des productions nipponnes actuelles. Le capot plongeant de manière vertigineuse, la calandre gigantesque cernée par des arêtes saillantes, les flancs élancés : la formule se démarque des productions allemandes et peut séduire ceux qui sont un peu lassés par l’éternelle rigueur germanique. L’ES se distingue aussi par sa silhouette de coupé, même s’il s’agit bien d’une berline quatre portes. En ce sens, ce nouveau modèle se rapproche de sa grande sœur, la LS. On regrettera l’absence de déclinaison break qui fait sens en Europe tant la carrosserie séduit, mais qui n’a guère de place aux États-Unis et au Japon, principaux marchés de cette ES. À l’intérieur, la Lexus convainc sans transporter d’extase. Les finitions sont impeccables, les matériaux de belle qualité, le confort des sièges avant irréprochable et le système audio Mark Levinson (niveau Executive) est une pure merveille. On sera un peu plus circonspect devant ses deux « oreilles » de commandes qui encerclent le combiné, et perplexe face à la multiplication des boutons sur la planche de bord et le volant. Certes, à l’heure du tout tactile où l’on doit naviguer entre des dizaines de menus pour trouver la moindre fonction, il est agréable d’avoir tout directement à portée de doigt, mais la présentation manque tout de même de clarté. Et c’est d’autant plus vrai que le système multimédia, séduisant au demeurant avec sa large dalle pouvant aller jusqu’à 12,3 pouces, est un modèle de complexité. Il y a fort à parier que Lexus déploiera une mise à jour tant son utilisation est fastidieuse. Un défaut qui ne ternit en rien les autres qualités indéniables de l’habitacle, à commencer par l’habitabilité exceptionnelle. La batterie nickel-métal hydrure ayant trouvé sa place sous la banquette, le coffre se paie le luxe d’afficher de généreux 454 l et une trappe à skis. L’ES réserve ce qu’elle a de meilleur à proposer aux passagers arrière. Ceux-ci auront la bonne surprise de se retrouver assis comme dans un luxueux canapé. L’espace aux jambes est digne d’une limousine, tout comme la largeur de coude. Les dossiers sont inclinables et réglables via une console tactile placée sur l’accoudoir central où l’on peut également mettre en route la climatisation et les systèmes chauffants. Des petits soins qui condamnent la place centrale à un usage plus qu’anecdotique. Au rang des équipements technologiques, on retrouve, en égrainant les six niveaux de finitions, les radars de recul avant et arrière, le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au maintien en voie, la lecture des panneaux et l’avertisseur de collision, l’avertisseur d’angles morts, la suspension variable adaptative, l’affichage tête haute, le chargeur à induction ou encore la vision à 360° avec détection arrière des piétons. Rien ne manque véritablement à l’appel.

La simplicité de l’hybride

La Lexus ES 300h est la seule berline hybride simple de sa catégorie. Ses concurrentes ont fait le choix discutable de l’hybridation rechargeable. Le dispositif combine un moteur essence de 2,5 l développant 178 ch et un bloc électrique de 120 ch pour une puissance combinée de 218 ch. L’agrément est optimal en ville lorsque l’électrique agit seul. Le fait de pouvoir disposer immédiatement d’un couple généreux procure un plaisir de conduite incomparable. L’ES est une nouvelle démonstration du savoir-faire du groupe Toyota dans le domaine : les transitions entre les phases thermique et électrique sont totalement imperceptibles. On ne saurait que louer les progrès de la boîte CVT. La berline se lance de manière volontaire et reprend avec vigueur. Les suspensions, notamment celles des niveaux supérieurs, sont remarquables et l’ES est une véritable sénatrice sur les grands axes tout en se montrant dynamique lorsque la route joue des courbes. Les consommations sont bien contenues avec des moyennes qui ne sont pas loin de ce que peuvent proposer des modèles diesel (7 l constatés sur un parcours mixte). Disponible malheureusement qu’en version deux roues motrices, la Lexus ES 300h s’affiche à partir de 47 490 €. L’addition grimpe rapidement au gré des options pour atteindre 62 990 €. C’est nettement mieux que la concurrence premium qui a fait le pari de l’hybride rechargeable. C’est aussi très intéressant pour les entreprises qui veulent tourner le dos au diesel, puisque les performances sont très proches et l’hybridation fait que ce modèle est exonéré de TVS pendant 3 ans. Bonne pioche !