Margot a découvert le badminton à 8 ans, alors qu’elle vivait à Tahiti et que ses parents, professeurs d’EPS, avaient pour habitude de jouer avec des amis. Dans son club polynésien, disposant d’un « gymnase un peu douteux », elle n’avait pas d’entraîneur et ne suivait pas de réels entraînements. C’est à son retour en métropole, à 12 ans, qu’elle s’y met plus sérieusement, tout en pratiquant le basket en second sport. À son entrée au lycée, Margot a choisi de suivre un cursus sport études au pôle France de Talence, en Gironde. Focalisée sur le badminton, la jeune joueuse s’entraînait en simple et en double.
Ce n’est qu’à son entrée à l’INSEP, en 2017, qu’elle a commencé à se concentrer sur la pratique du double : « Le double me convenait plus, étant une joueuse explosive, portée sur la défense », confie-t-elle au média ÀBLOCK. Margot a d’abord fait la paire avec Vimala Hériau, avec qui elle a tout de même été médaillée de bronze en double aux championnats d’Europe des moins de 17 ans, mais aussi championne de France en 2020.
Ensuite, en 2021, la joueuse du Red Star Mulhouse a été couplée à Anne Tran, Vimala souffrant d’une spondylarthrite ankylosante : « Après Tokyo, Émilie Lefel, l’ancienne partenaire d’Anne, a pris sa retraite. Les coachs ont cru que nous pouvions former une bonne paire, et ils n’avaient pas tort. J’ai tout de suite compris qu’elle avait plus d’expérience que moi et que le fait de pouvoir lui être associée serait une opportunité pour la suite ».
Trois années de préparation
Depuis son union en 2021, la paire Lambert-Tran n’a qu’un objectif en ligne de mire : les Jeux olympiques. Ensemble, les filles sont montées dans le classement international. La médaille de bronze obtenue lors des Jeux européens à Tarnow en Pologne y a grandement contribué. Leur plus grande victoire était sûrement celle aux championnats d’Europe de Sarrebruck, seulement deux jours après Thom Gicquel en mixte. Opposée aux sœurs Stoeva, triples championnes en titre, la paire française n’a pas tremblé. Cette victoire, c’était une première pour la France, qui n’avait alors jamais remporté de médaille d’or dans cette discipline.
Avec cet exploit et une belle 17e place au classement mondial, la Fédération de badminton a décidé d’envoyer la paire aux Jeux olympiques de Paris. Une nouvelle qui leur a fait beaucoup de bien : « C’était formidable et c’étaient beaucoup d’émotions. Nous avons beaucoup travaillé ces dernières années et ça n’a pas forcément tout le temps été facile. Sur la fin de saison et la fin de la qualification olympique, nous avons vraiment haussé notre niveau de jeu. Obtenir un titre européen à deux mois du début des Jeux olympiques, c’est fantastique, ça met en confiance ».
Margot Lambert et Anne Tran joueront leur premier match le samedi 27 juillet : « Au badminton, les Jeux, c’est une compétition super importante, il n’y a que l’élite qui y est conviée. Le fait d’en faire partie, c’est tout simplement génial. En plus, ces olympiades se déroulent à Paris, difficile de rêver mieux. On ne se fixe aucune limite ! », conclut l’athlète.
