Marie Krebs, une graine de cavalière

Âgée de seulement treize ans, Marie Krebs est déjà en train de se forger une solide réputation en équitation. Championne du Bas-Rhin et vice-championne de France, la native d’Alsace du Nord, installée à Neubourg, ambitionne d’atteindre les sommets. Accompagnée par sa famille lors des entraînements et des compétitions, elle s’apprête à changer de monture. Pour elle, de grands rendez-vous se profilent.

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Marie Krebs et Tite Lou, en plein effort. / ©dr
Marie, à quoi ressemblaient tes débuts sur un cheval ?

Marie Krebs : J’ai toujours aimé les chevaux, c’est dans la famille. Je pratique l’équitation depuis six ans et j’ai mon propre poney depuis trois ans. Au tout début, j’étais en club, mais avec les années l’entraînement s’est déplacé à la maison, chez moi à Neubourg. Nous avons une carrière et un coach vient pour m’entraîner. Pendant presque une année, je n’ai pas pu participer à des concours à cause du covid. Heureusement, l’entraînement quotidien à la maison continuait, mais je ne pouvais pas me mesurer aux autres pour autant. Et très vite, la compétition a pris de l’ampleur…Oui. J’ai commencé à participer à beaucoup de TDA, les « tournées des as ». Ce sont des compétitions sur deux jours. J’arrive sur place le vendredi soir et les compétitions sont le samedi et le dimanche. Ce sont de gros déplacements. Il y a quelques concours locaux, mais nous bougeons beaucoup avec mes parents. C’est ainsi que je peux me mesurer aux meilleurs dans le Grand Est.

Quel est ton palmarès ?

Cette saison, je l’ai démarré en P3-P2, avec une barre à 70 et 80 centimètres de hauteur. En octobre, j’ai terminé 1ère sur 13 et 2e sur 20 en P1 (90 centimètres) à Europoneys, à Montélimar. En janvier, j’ai atteint une 2e place sur 35 et une 3e place sur 44 en P1. Le même mois, j’ai terminé 2e sur 40 et 3e sur 47 en P2 Grand Prix au Salon du cheval de Nancy. En mars, j’ai gagné la P1 Grand Prix et la P-Elite (100 centimètres) à Rosières-aux-Salines. C’était ma première P-Elite et je l’ai gagnée d’entrée. J’ai enchaîné avec une nouvelle victoire P-Elite vitesse à Glatigny. En mai, je suis devenue championne du Bas-Rhin en P-Elite à Eckwersheim. En juin, j’ai remporté la P-Elite vitesse, la P1 vitesse à Vittel, mais aussi la P-Elite vitesse de Glatigny. Début juillet, j’ai terminé 2e aux championnats de France en P-Elite, après trois jours de compétition et un barrage. J’ai eu une progression rapide. Le couple avec mon cheval s’est formé rapidement, de quoi prendre un peu plus d’assurance.

Marie Krebs lors de l’Open de France de Lamotte. / ©Dr
Le cheval, parlons-en !

Ma jument s’appelle Tite Lou de Montchoix. Elle a 16 ans. En temps normal, je la monte tous les jours. Je lui laisse tout de même un jour de répit pour qu’elle souffle. Le coach vient généralement le mardi et le jeudi. Je réalise une grande partie du travail toute seule, sauf les balades que je réalise avec ma sœur, mon frère ou mes parents. Avec le collège, lorsque je termine tard, j’essaie toujours de m’arranger pour caler un entraînement en soirée. Par exemple, je peux faire de la longe. Durant cet exercice, elle tourne autour de moi avec la tête tournée dans ma direction. Ça lui fait travailler le dos et les abdos. C’est une manière de travailler la musculature sans le cavalier, mais aussi de créer un lien, de profiter d’un moment de complicité. Prochainement, je vais reprendre le poney de ma sœur qui s’appelle Derly Der Lenn, et qui me suivra toute la saison.

Quelles sont les prochaines compétitions ?

Fin septembre, je participerai encore à une compétition avec Tite-Lou, possiblement une AS 2 (110 centimètres) à la TDA de Glatigny. Ensuite, pour la suite de la saison, nous essaierons de trouver des concours locaux pour m’habituer à travailler avec Derly Der Lenn. Elle est chez nous depuis deux ans. Ma sœur l’entraîne régulièrement. Nous verrons en fonction des résultats pour planifier la suite.

Tu es seule sur ton cheval, mais derrière, toute la famille est impliquée, n’est-ce pas ?

Oui. Mes parents s’occupent de la logistique. Pendant les week-ends de compétition, nous nous déplaçons avec une camionnette – pour les chevaux – mais aussi une caravane. Au début, il y a quelques années, nous allions dans des hôtels. Mais ce ne sont pas des vacances. Il y a beaucoup de choses à faire. Par exemple, quand j’ai des compétitions en fin de matinée ou en début d’après-midi, mes parents s’occupent du cheval et me laissent me reposer. Mon frère et ma sœur m’accompagnent en balade. Il y a aussi les coachs. Il y en a un qui vient une à deux fois par semaine à la maison, mais aussi sur les concours locaux. Je fais aussi partie du poney club de Nancy. Là-bas, une coach m’encadre sur les grosses compétitions. Les deux sont très liés. Ils discutent beaucoup de moi et se tiennent informés mutuellement de ma progression.

Ta carrière ne fait que commencer. Quel est ton objectif pour ces prochaines années ?

Mon objectif est d’arriver en As Élite à 18 ans (130 centimètres). Je vais tout faire pour. Mais si je n’y arrive pas, ce ne sera pas dramatique.