Marina Ovsiannikova, l’autre nom du courage

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Depuis presque 7 ans, cette petite rubrique sans prétention, l’entrée dans votre hebdomadaire gratuit du Nord Alsace, est un billet d’humeur fait de blagues Carambar parfois, mais surtout de dérision avec un peu de sérieux sans se prendre au sérieux. Mais, même s’il faut rester fidèle à ses valeurs et ne pas céder un pouce de liberté, aujourd’hui je n’ai pas envie de rire. La situation en Ukraine et ses conséquences pour le futur de notre planète sont plus qu’inquiétantes. Ainsi, pendant que la guerre tue chaque jour des innocents, une femme s’est élevée et a défié Vladimir Poutine. Son nom ne nous aura pas échappé, Marina Ovsiannikova est devenue en quelques secondes l’autre nom du courage. Non à la guerre, ne croyez pas à la propagande, ici tout le monde ment, les Russes sont contre la guerre. Ce sont ses mots, écrits à la main sur une pancarte tendue derrière la présentatrice du JT de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal. Cette femme est mère de famille, journaliste, sa mère est Russe et son père Ukrainien. Cette dernière phrase résume à elle seule, l’absurdité et la barbarie de la guerre.

Arrêtée puis relâchée après quatorze heures d’interrogatoire sans contact avec l’extérieur ni avec un avocat, elle a été reconnue coupable d’infraction administrative et devra payer une amende de 30 000 roubles (environ 250 euros). Pas grand-chose pour cette image qui a fait le tour du monde et ridiculisé Poutine. Mais, lorsque les médias auront « oublié » cet acte héroïque, Marina Ovsiannikova pourrait être condamnée pour publication d’informations mensongères sur l’armée russe, un crime passible d’une peine maximale de 15 ans de prison. Même si la France demande à Moscou toute la clarté sur sa situation et propose à la journaliste une protection consulaire soit à l’Ambassade de France soit en lui offrant l’asile, il faudra suivre tout cela de très près et ne pas oublier que, toujours latente, la censure frappe. Elle est orchestrée comme la guerre par le dictateur russe qui sera un jour peut-être reconnu coupable de crime contre l’humanité. C’est aussi ce que voulait dire Marina Ovsiannikova.