On Ruffet le match #26 Mécanique orange

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

Cette fois on parle tennis. Et pas qu’un peu. Maintenant que tout le monde s’est mis en chauffe avec la tournée américaine, que les mecs et les nanas ont repris leurs esprits et qu’on commence à y voir clair sur les forces de l’année 2023, la saison de terre battue débute. Alors oui, malheureusement, les grands tournois ont écouté les grands joueurs, et ont uniformisé les vitesses à travers le monde. Une terre battue un peu plus rapide, un dur un peu plus lent, les meilleurs sont contents, et tant pis pour les fameuses « saisons » dont certains pouvaient vraiment tirer avantage.

L’ocre, c’est quand même encore un peu différent. Ces briques pilées, cette poussière soulevée, ces glissades en équilibre qui n’en finissent pas, ces rebonds quand ça prend la ligne… À une époque, c’était hyper lent. Aujourd’hui, ça va plus vite. Il n’empêche qu’un bon lift marchera toujours mieux que sur une moquette indoor (on en trouve encore, oui).

La palette la plus complète

Commence alors le jeu du chat et de la souris, des variations, des effets, des cloches, des slices, des amorties, des montées à contre-temps, des kicks au service, des premières balles avec plus d’effets, des chaussettes orange et des bandeaux bien serrés sur le front. Des premiers beaux jours aussi. La terre battue, c’est le printemps. C’est Pâques. C’est Roland-Garros. C’est le bac. C’est bientôt les vacances. Un peu tout ça à la fois. À Strasbourg on a déjà en ligne de mire les Internationaux de tennis, du 21 au 29 mai. La même terre battue qu’à Paris, la même petite ambiance chapeaux de paille et serrages de pinces, le même engouement des jeunes supporters pour les tricolores, et les mêmes « popolo » qui descendent des tribunes. On a hâte.

Chez les hommes, il est toujours étonnant de voir à quel point cette saison dans la saison sonne le réveil d’une force cachée. Rafael Nadal retrouve toujours des couleurs à partir d’avril. On prend aussi plaisir à voir ressurgir Dominic Thiem, après une très longue galère à la poursuite de sa gloire passée. Le nouveau prince Carlos Alcaraz s’est aussi préservé, et l’Apollon Stefanos Tsitsipas salive d’avance. La pépite italienne Jannick Sinner a aussi donné rendez-vous au russe Daniil Medvedev, intouchable sur dur : « Avec la terre battue, on va voir comment tu t’en sors ». Parce que sur la brique, les cartes sont souvent redistribuées.