On Ruffet le match – Ça commence à sentir bon

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

Nous y voilà ! Partout en Alsace, on a appuyé sur le bouton rouge et les lumières se sont toutes allumées à l’unisson – même si certains dissidents type Andlau avaient dégainé les premiers. Les sapins sont décorés, les cuves de vin chaud sont remplies à ras bord, et les spaetzles à 10€ sont bien au marché de Noël, tout va bien, on retrouve nos repères. Certains redoutent cette période parce qu’elle n’évoque pas grand-chose, si ce n’est l’angoisse des foules, des repas de famille et de cette légèreté ambiante qui a tendance à encore plus vous déprimer quand vous avez juste froid en mettant le nez dehors, et que tout le monde se marre.

Un mois, ça passe vite !

Pour d’autres – une majorité – c’est au contraire le moment de relâcher un peu la pression. On goûte de bonnes choses, les maenele et les bredele surgissent comme par magie au boulot, on goûte une bière de Noël, un petit foie gras, ou un fenouil gras pour les végétariens, et on fait plus trop attention. À titre personnel, à partir de maintenant, et jusqu’à 5 janvier, je sais que ma balance va me pointer du doigt d’un air menaçant. Heureusement, elle n’est pas connectée. Pas de message sur la montre pour m’indiquer que ce midi la petite torche aux marrons, c’était peut-être en trop. Peut-être.

Dans ce méli-mélo d’émotions olfactives et gustatives, il faut bien reconnaître que l’état d’esprit change un peu. Le fameux « esprit de Noël » dont rien ne peut altérer la suprême vérité. On a désormais ce qui nous manque parfois au quotidien : un but, une ligne de mire, un objectif à atteindre. Dans un mois, c’est Noël. Combien on sera à table ? Quels cadeaux ? Qu’est-ce qu’on mange ? Allez, avouez, vous râlez toujours un peu, mais c’est passionnant, et c’est ce qui nous fait oublier les vices et tracas de ces semaines qui passent en se ressemblant fortement. Et puis c’est le moment de laisser entendre ce qui vous ferait plaisir à Noël… Histoire de ressentir ce petit suspense et de jouer la surprise le soir venu.