Pascal Marchant, des pas de géant

Pascal Marchant est policier, mais « I Love America - Chroniques de roadtrips », son premier livre autoédité n’est pas une enquête policière. C’est le récit d’un couple de passionnés par les USA. Une vingtaine d’années de voyages et une expérience humaine, car Pascal Marchant est atteint par la sclérose en plaques. En achetant cet ouvrage, vous soutenez le combat mené par la Fondation ARSEP. Les dates des séances de dédicaces en Alsace du Nord sont publiées sur la page Facebook de l’auteur.

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L’aventure de ce livre commence par une histoire d’amour.

Oui. Avec ma femme, nous sommes tombés amoureux de ce pays que l’on voulait découvrir depuis longtemps, lors de notre voyage de noces. Après, on n’a plus arrêté d’y retourner. Il faut dire qu’au début ma femme travaillait pour La Lufthansa et ça nous aidait beaucoup pour voyager. Quand j’ai été muté en Alsace, elle a arrêté, mais nous avons continué à voyager, il était impossible de ne plus y aller. Nous avons fait un peu plus de vingt-cinq voyages. J’ai beaucoup filmé et ma femme a pris des photos. Et puis, j’ai toujours un carnet de bord sur moi quand je voyage. Je raconte tout ce que je vois, les gens que l’on rencontre. Évidemment, j’ai gardé ces carnets qui m’ont aidé à écrire le livre, mais il faut dire que les souvenirs sont quasi intacts dans la tête.

À quel moment l’idée de faire un livre a germé ?

En fait, j’ai la sclérose en plaques et je commence à avoir des trous de mémoire, quelques problèmes cognitifs. Je me suis dit qu’avec l’âge et la maladie, je ne me souviendrais pas de tout. J’ai commencé à écrire et on m’a dit que c’était super, on m’a conseillé d’en faire un livre et je l’ai fait.

Dans votre ouvrage, on retrouve les clichés de l’Amérique, les voitures, les films, Los Angeles, Las Vegas, San Francisco et même New York que vous avez découvert assez tard…

Oui c’est même mon grand regret d’être allé trop tard à New York. C’est un truc que l’on aurait dû faire beaucoup plus jeune, quand on faisait vingt kilomètres à pied par jour. Je n’ai plus la forme pour faire ce genre de choses. Mais je ne regrette pas d’avoir fait tout le reste et puis ce n’est pas New York que je préfère, c’est plutôt la côte ouest.

Pour revenir sur New York, vous racontez que le 11 septembre 2001, vous êtes dans une cabine téléphonique… à Wissembourg.

C’était pendant la période où on construisait notre maison, on avait fait un petit break dans les voyages, et j’ai appelé ma mère d’une cabine. C’est elle qui m’a raconté ce qui s’est passé. Je suis rentré en quatrième vitesse à la maison, j’en ai pleuré.

Dans ce livre, il y a vos récits bien sûr, mais vous avez également inventé des personnages, pourquoi ?

Pour que ce soit un peu plus accrocheur. Les situations sont réelles, mais l’on a inventé des vies aux personnages que l’on a croisés. En fait, je ne voulais pas faire que du récit de voyage. Je lis beaucoup de romans et je sais que le lecteur peut lâcher très vite.

On a le sentiment que vous vous êtes beaucoup amusé pendant l’écriture du livre, non ?

Oui, et ça continue. Jamais je n’aurais imaginé contacter des journalistes auparavant, c’est une super aventure, du début à la fin. Ça me fait du bien. J’adore écrire, je pense que j’ai trouvé ma vocation pour une autre carrière après la police. Je suis sérieux en plus. Quand j’étais jeune, j’écrivais des nouvelles de science-fiction. J’ai toujours eu envie d’écrire et faire ce livre est un aboutissement. Quand mes colis Amazon sont arrivés à la maison j’en ai presque pleuré, voir un bouquin avec son nom sur la couverture, c’est fort.