Région – « La rénovation énergétique, c’est un projet de vie »

Avec une enveloppe de 3 milliards d’€ pour 2024 au niveau national, les aides à la rénovation énergétique ont évolué en janvier pour inciter le plus grand nombre à se lancer. Maxime Lenglet, directeur général de la plateforme d’accompagnement du Grand Est Oktave, fait le point.

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Un exemple d’isolation des murs et des sols d’une maison de maître qui permet de passer de la classe D à B. / ©Dr
Depuis janvier, MaPrimeRénov’ Parcours accompagné (pour les rénovations d’ampleur) existe parallèlement à MaPrimeRénov’ Parcours par gestes (pour des travaux ciblés). Pouvez-vous les détailler ?

Maxime Lenglet : Quand on parle de projets ambitieux, il s’agit de deux sauts de classe énergétique et ceux-ci doivent être accompagnés par un opérateur agréé Mon accompagnateur rénov’, comme l’est Oktave. L’intérêt est que le projet soit le plus adapté et structuré sur les points techniques et financiers. Les aides sont beaucoup plus importantes, jusqu’à 63 000€ pour les ménages les plus modestes (90% du montant total NDLR), et il existe aussi des aides pour subventionner le coût des accompagnateurs jusqu’à 2000€. Pour la rénovation geste par geste, les conditions évoluent au 15 mai : la réalisation d’un DPE ou la mise en place d’un chauffage décarboné ne sont plus obligatoires, l’isolation seule est possible.

Y’a-t-il une augmentation des dépôts de dossiers ?

Maxime Lenglet : Oui, le premier trimestre 2024 a fait affoler les compteurs et les téléphones. L’ambition du gouvernement est d’atteindre 200 000 rénovations lourdes en 2024 à l’échelle nationale, alors que moins de 70 000 ont été réalisées l’an dernier. À l’échelle Grand Est, depuis cinq ans, nous avons accompagné 800 maisons individuelles, et un peu plus de 1 000 copropriétés, ce qui représente 160 000 000€ de travaux engagés.

Un exemple d’isolation des murs et des sols d’une maison de maître qui permet de passer de la classe D à B. / ©Dr
Êtes-vous optimiste quant à l’échéance 2050 où la France s’engage à atteindre la neutralité carbone ?

Maxime Lenglet : L’habitat, c’est 23% des émissions françaises, le gisement est là. Si on met plus d’aides et d’accompagnements, il faut aussi convaincre les gens, car la rénovation énergétique reste compliquée. C’est anxiogène, on est sur du temps long, en moyenne dix mois entre le devis et la réception du chantier ; il y a une défiance aussi par rapport à des gens peu scrupuleux qui proposent l’isolation à 1€ ; et enfin, on fait le pari de baisser la facture énergétique d’un facteur 3, 4, ou 5 mais on paie le remboursement d’un prêt bancaire pour avoir une maison valorisée. La rénovation énergétique, c’est un projet de vie, d’où l’intérêt de se faire bien accompagner.


Bon à savoir

Oktave accompagne les propriétaires individuels et les copropriétés, des foyers modestes aux plus aisés, sur l’aspect technique, administratif, et financier tout au long du projet. Une demande d’aide doit absolument être déposée avant les devis, en s’inscrivant sur www.oktave.fr ou au 0805 383 483.