Seat Leon ST, Ibère au point

La Seat Leon a frappé un grand coup en montrant qu’il fallait arrêter de la comparer à sa grande sœur germanique, la VW Golf. La version break ST, ô combien importante pour le constructeur espagnol, enfonce le clou.

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Pour concevoir sa Leon, Seat a signé un chèque de plus d’un milliard d’euros. C’est l’investissement le plus lourd consenti par le constructeur espagnol. Il s’agit, en outre, de la dernière création signée Luca de Meo, l’homme qui a redressé Seat de manière spectaculaire et qui est désormais à la barre du navire Renault.

Le résultat, esthétiquement d’abord, est loin de laisser insensible. L’équilibre trouvé entre les lignes saillantes et la sculpture de la face avant, ainsi que la douceur des flancs galbés et cette poupe inversée aguicheuse, interpelle sur la berline. Seat se devait d’être aussi efficace dans la transmutation vers la carrosserie break ST. Cette déclinaison représente en effet 30 % des ventes de la Leon. Le travail des designers fait une nouvelle fois mouche. La Leon est une flèche tendue pointant vers l’arrière. La fusion des porte-à-faux, jusqu’à cette lunette en chute libre est un exemple du genre.

Le fait que la version break de la Golf n’ait pas encore pris la route en dit long sur l’équilibre du nouveau rapport de force qui est en train de s’établir au sein du groupe VW…

Valeur montante

L’intérieur confirme ce sentiment. La parenté avec la Golf est indéniable : les écrans, les commandes, les touches d’accès, le levier de vitesse remplacé par un joystick… les éléments communs ou proches sont légion. La qualité perçue n’en est que rehaussée, permettant à la Leon de se hisser au niveau des meilleurs élèves chez les généralistes. Restrictions budgétaires obligent, la Golf et même l’A3, semblent prendre le chemin inverse, ne faisant que réduire encore davantage l’écart entre les cousines du groupe.

Les différents écrans témoignent de la montée en gamme high-tech. On regrettera en revanche le manque de simplicité des commandes et le choix du tout tactile qui ne facilite pas toujours la vie. Les aides à la conduite sont omniprésentes. Si le limitateur de vitesse adaptatif fait merveille couplé à la navigation, le maintien en voie est beaucoup trop intrusif. L’équipement de série (freinage automatique d’urgence, aide au maintien dans la voie, phares LED, radar de recul avec caméra, écran 10,25 pouces, etc.) est complet, même si la Leon ST dispose pour le moment d’une gamme nettement moins large que la berline.

Seules les deux finitions les plus hautes sont pour l’heure au programme. Le ticket d’entrée est par conséquent élevé puisqu’il atteint les 29 000 €. On se rattrapera avec l’habitabilité. La Leon ST culmine à 4,64 m de long. L’empattement est allongé de 5 cm par rapport à la Golf. L’habitacle est ainsi l’un des plus spacieux de sa catégorie, malgré une garde au toit trop basse.

Micro-hybridation

Le choix des moteurs au lancement est aussi restreint puisque seuls deux blocs 150 ch diesel et essence sont disponibles. D’autres moteurs arriveront au fur et à mesure, parmi lesquels une version hybride rechargeable. En attendant, on se rabattra sur la micro-hybridation proposée. Celle-ci se base sur un alterno-démarreur (48 V, 9 kW, 50 Nm) qui vient aider le moteur dans les phases les plus gourmandes afin de réduire les consommations (7 l/100 km constatés). Dynamique sans être sportive, la Leon ST est une vaillante routière qui jouit d’une direction très directe mais pâtit d’une suspension trop ferme. Rien qui ne viendra toutefois ternir un bilan très positif.