Sylvie Zimmermann – La vie d’un palace

Certains l’appellent le bras droit de Pierre Meyer au Royal Palace, mais Sylvie Zimmermann préfère le terme de binôme. Elle met surtout en avant la confiance au sein de l’équipe, qui l’a menée à doubler son activité de directrice administrative et commerciale en devenant la déléguée du comité Miss Alsace. Sous sa houlette, douze candidates se préparent à l’élection du 10 septembre au Royal Palace. Elle a beau habiter à seulement 7 km de Kirrwiller, à Menschhoffen où elle a grandi, construit sa maison et élevé ses trois enfants, Sylvie Zimmermann rentre tard mais enchantée.

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Sylvie Zimmermann / © Indris Huqi
Comment êtes-vous entrée au Royal Palace ?

La société Adam Meyer à l’époque cherchait quelqu’un avec dix ans d’expérience que je n’avais pas, j’avais une formation de secrétaire trilingue et je travaillais à Strasbourg sans que cela ne me plaise. J’ai fait les entretiens quand même parce qu’on apprend à chaque fois, et ça ne s’explique pas, mais on s’est compris avec M. Meyer, on parlait le même langage, et je pense que c’était mon destin d’être acceptée. Moi qui n’y étais jamais allée—c’était tout petit en 1992, mais déjà avec une belle réputation—, je suis tombée amoureuse dès le premier jour, des spectacles, de l’entreprise, de ce monde-là et aujourd’hui encore j’ai une admiration sans borne pour ces artistes !

Vous avez vu grandir le Royal Palace, quel était votre poste au départ ?

Cela fait 32 ans, on a toujours agrandi et fait connaître le Royal Palace partout, on a soulevé des montagnes pour arriver à être le deuxième music-hall de France avec une réputation internationale! Au début, il y avait seulement un restaurant, puis la salle de spectacle, un deuxième restaurant, la discothèque, des mini-suites et là, le grand hôtel arrive pour une ouverture en 2026, un restaurant panoramique, un spa, un séminaire… Et comme c’est une petite entreprise, vous touchez à tout, mon travail principal était la réservation et j’en suis toujours la responsable. Concrètement, il s’agit de faire les devis, recevoir les clients, organiser les événements de A à Z… J’ai commencé toute seule, nous sommes maintenant une équipe de dix !

Vous êtes donc l’assistante de Pierre Meyer ?

On est probablement un binôme, c’est encore à l’ancienne : vous faites confiance à une personne et faites tout ensemble, il a une idée, et je fais travailler des équipes derrière. Moi, ça me va de travailler en coulisses, j’ai plus besoin de la reconnaissance de la famille Meyer, sa femme, son fils que d’être mise en avant. Un jour il m’a présentée à un client, « Sylvie est l’œil et l’oreille du Royal Palace, et elle protège la famille Meyer ».

Non seulement le nouveau spectacle Grand amour démarre le 2 septembre, mais en parallèle, la société Miss France vous a choisis pour organiser l’élection de Miss Alsace le 10 septembre !

Oui, nous avons appris le 11 mai que le Royal Palace avait été sélectionné, et moi en tant que déléguée du comité Miss Alsace. C’est un deuxième travail pour moi de préparer toutes ces filles au rôle de miss. Les Alsaciens aiment leur miss et en sont fiers, il faut donc un comité à la hauteur du travail. Nous avons l’expérience des danseuses, c’est moi qui m’en occupe, elles quittent leur famille, elles doivent être bien et avoir une interlocutrice. C’est pareil pour driver les miss.

Les douze candidates à l’élection de Miss Alsace. / ©Dr
Comment avez-vous choisi les candidates ?

Déjà, je n’en ai pris que 12 au lieu de 18, ça ne fera que 11 déçues, tout le monde n’aura pas la couronne ! C’est aussi plus simple pour les rassembler, les jeunes filles sont en cours ou travaillent. Nous avions reçu une cinquantaine de candidatures, avec le critère 1m70 obligatoire. Puis j’ai fait mes recherches parce que le contrat Miss France exige qu’elles soient exemplaires sur les réseaux, pas de seins nus par exemple. 25 ont été retenues pour un casting d’une journée, nous avons mangé ensemble, regardé comment elles se comportaient et en avons sélectionné douze, entre 18 et
29 ans. Le jury était composé de M. Meyer, son fils, Camille Sedira (miss Alsace 2023), moi-même, et une assistante Miss qui a l’expérience des comités précédents.

Comment les préparez-vous à l’élection ?

Nous avons fait des week-ends de travail et d’événements, car elles ont besoin de matière pour les réseaux pour avoir des photos et faire leur promotion, à elles de se mettre en avant auprès du grand public. On leur met des professionnels à disposition, par exemple pour le catwalk, marcher comme un mannequin. À 20 ans, on est tout le temps en baskets et pas en talons, elles étaient réticentes au début. Pour le trousseau de Miss France que je prépare, je dois mettre dix boîtes de pansements Compeed (rires) ! Donc elles ont appris, elles ont des cours d’éloquence, de yoga, des initiations au golf, au cheval, au parfum, elles rencontrent du monde et un univers. Je leur apprends le savoir vivre, ranger, mettre à la poubelle, se tenir droite, parler avec les gens…

Et maintenant, sont-elles prêtes ?

Quand je vois les filles du casting et maintenant, elles ont évolué et entendu les conseils. Ce sont des filles bien, pas des pestes, il n’y a pas de méchanceté, mais quand même une concurrence, et leur travail fera en sorte qu’elles seront sélectionnées. Elles ont tout à gagner, par exemple l’une d’elles était très timide dès la candidature, je l’ai incitée et mise à l’aise, et effectivement elle a toutes ses chances ! Aujourd’hui, elle n’enverrait plus du tout la même photo ! Elles se donnent toutes la peine de s’habiller, elles s’apprêtent, sont maquillées, coiffées, et en talons ! (rires)

Sylvie avec Pierre Meyer, dans l’écrin du Royal Palace. / ©Indris Huqi
La soirée ressemblera-t-elle à celle de Miss France le  16 décembre à Dijon ?

Tout à fait, c’est un petit Miss France présenté par Christophe Beaugrand de TF1, nos danseuses interviendront sans prendre la lumière aux filles, la salle est complète. Il y aura Miss France 2023 Indira Ampiot, Cindy Fabre la directrice de Miss France et d’autres miss. Le jury ne peut pas être divulgué. Moi tout ce que je mets en place, c’est pour faire rêver les filles, qu’elles passent une soirée formidable et une expérience incroyable. Elles auront chacune un photographe, qu’elle gagne ou perde, chaque fille aura ses photos souvenirs. En plus, Miss France a choisi notre show pour le filmer et diffuser des images partout, ils nous mettent déjà la pression ! (rires)

Vous êtes désormais rôdée, est-ce que l’édition 2024 se tiendra encore au Royal Palace ?

Le but de la société Miss France est que nous gardions le comité, mais nous avons signé pour un an. Moi je suis partante, c’était passionnant pour moi aussi, et j’ai été touchée par la spontanéité des professionnels et ce qu’ils ont apporté aux filles, des coiffeurs aux bijoux, etc. En 2024, nous pourrons commencer en janvier, car quand j’ai pris le comité, j’ai transpiré, je me suis dit comment je vais y arriver ? Et puis j’y suis allée, et je suis plutôt fière de moi.