Tranquille comme Jeff Kébé

Le basketteur du BCGO redécouvre une Alsace qu’il connaissait déjà un peu. L’Ivoirien mêle les cultures, les styles, dans sa vie comme dans son basket, et ça lui plaît. Histoire d’un coup de fil en soirée, après le repas.

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Maxi Flash : Te voilà à nouveau appelé en sélection ivoirienne… 

Jean-François Kébé : C’est toujours un honneur et une fierté. C’est le signe d’une récompense. Une sélection, ce n’est pas un acquis, c’est du travail ! 

C’est comment l’ambiance en sélection ivoirienne ? 

C’est totalement différent des clubs. Il y a un noyau dur depuis quelques années, c’est une sorte de deuxième famille. On va dire qu’il y a aussi un peu moins d’enjeux, si je peux dire, dans le sens où ce n’est pas la sélection qui nous paye et qui nous fait vivre. On y va avec un autre état d’esprit en fait. 

La Côte d’Ivoire, c’est costaud ? 

Bah franchement, sur le continent africain, on est assez respectés! La Côte d’Ivoire a fini 2e du championnat d’Afrique des nations en 2009. On veut retrouver ce niveau-là, et c’est un des objectifs de l’été prochain (voir encadré gris). 

Qu’est-ce que ça t’apporte d’aller jouer pour ton pays ? 

Ça m’apporte beaucoup d’expérience. C’est un basket différent. On a un coach espagnol (Natxo Leskano), qui a une autre façon de voir le basket. Mine de rien, j’ai aussi pu croiser grâce à la sélection des gars qui jouent en NBA, en Euroligue, comme Dieng, le pivot sénégalais de Memphis, ou Al-Farouq Aminu (Magic Orlando). Dans chaque équipe, tu as deux, trois joueurs de top niveau. Tu apprends beaucoup. 

C’est quoi le style Jeff Kébé ? 

Dans la vie ou sur un parquet ? (rires)

Commence par le parquet… Et dans la vie aussi !

Sur un parquet, je suis un energizer. J’essaye de mettre du rythme, de faire toutes les petites choses qui ne se voient pas dans les stats, notamment en défense. Dans la vie, je suis quelqu’un de simple. J’aime bien lire, j’aime bien la gastronomie… Une vie classique avec ma femme et mon fils (rires). 

Et l’Alsace alors ? 

Je trouve ça très convivial ! Tu vas rire, mais ironie du sort, ma tante habitait près de Haguenau, et l’on venait la voir souvent quand j’étais petit. Je connaissais déjà tous les noms de villages ! Les gens sont accueillants, c’est un style de vie différent. Je me suis posé à Bischwiller, ça me convient bien. 

Un dernier mot sur cette saison du BCGO qui ne se passe pas tout à fait comme prévu pour l’instant… 

Déjà, c’est éprouvant de ne pas savoir quand on va jouer. Après, je pense que l’on a perdu pas mal de matchs de pas grand-chose. On a très rarement pris un éclat de plus de 10 points. Il y a un petit manque de chance, des petits détails. On a une équipe assez jeune, avec pas mal de changements, ça prend du temps de mettre tout en place, on a joué que sept fois au final ! Les matchs, c’est quand même différent des entraînements. Je vois ce qu’on est capables de faire, on est toujours présents. Pour moi, c’est clair, on n’est pas à notre place, mais il ne suffit pas de le dire. Il faut qu’on le prouve et qu’on fasse enfin une saison digne de ce nom.   

Sébastien R