Chez moi derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, on a vite fait de se retrouver wie dè Butter én dè Sunn (tel le beurre au soleil), au volant de sa voiture noyée dans 30 centimètres d’eau, moteur bloqué, kapüt (foutu) ! On a beau s’instruire, sich schleuj machè («acquérir de la ruse»), chercher des infos dans… Google ? Was esch des fer è Gogel (c’est qui ce guignol) ? On peut lire l’intégralité de la prestigieuse encyclopédie Universalis, vous vous souvenez, ces volumes rouge et or, vendus à prix d’or justement, par des Voyacheurs (démarcheurs à domicile)? Ces bibles du savoir couvrant tous les thèmes possibles et imaginables de la connaissance sont passés dans les mains de générations de Wunderfetz (petits curieux) et ont permis à nombre d’élèves de abseifè (pomper), en gros pratiquer le copier-coller version stylo-bille ! Bref, la version de 1970, dont une collection porte le titre prometteur de «la femme et la famille», aborde des sujets aussi variés que la recette des Schwartzwurtzlè (salsifis) à la mayonnaise, le Kritzelstech (broderie au point de croix), l’utilité du bidet ou la femme au volant. Acht (véridique) ! Es steht gross (il est bien noté en grand) entre autres conseils tendrement misogynes: « Mesdames, songez que vous pouvez constituer un danger en regardant les vitrines au lieu d’observer la circulation », « ne pas croire qu’un sourire peut calmer la juste colère d’un conducteur », « ne pas essayer de faire du charme au policier qui vous demande vos papiers alors que vous venez de brûler un feu rouge »… Awer ken Wort (mais pas un mot) sur la conduite à adopter en cas de Hochwasser (inondation), ni sur la vicieuse hydrophobie du Luftfilter (filtre à air) ! Moi je pense que ça valait bien une ligne ou deux, ça aurait évité la casse d’une voiture, ou deux…
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