samedi 23 novembre 2024
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Virginie, 21 ans, soudeuse chez CAF (Alstom) : « Sortir du train-train quotidien »

À seulement 21 ans, Virginie Bouly de Lesdain fabrique des trains depuis six ans chez CAF Reichshoffen (anciennement Alstom) : elle y a fait son bac pro et son BTS, avant d’être embauchée en août 2022, et déjà envoyée en formation en Espagne, d’où elle raconte son parcours entre deux soudures à l’aluminium.

Enthousiaste et sereine, elle l’est aujourd’hui. « Petite jeune, blonde, toute fine et qui manquait d’assurance », c’était avant qu’elle ne se fasse une place dans un monde masculin. « J’ai mis quelques mois à me dévergonder et dire salut ! rit-elle. Être sans cesse en contact avec des adultes pendant l’apprentissage fait grandir plus vite ». Chez Alstom, devenu CAF (Contrucciones y auxiliar de ferrocarriles) récemment, Virginie Bouly de Lesdain a été la première fille formée à la chaudronnerie industrielle. Depuis, elle a « ouvert la voie à d’autres » et compris que les entreprises soient « réticentes. Le côté force physique joue, mais une fois qu’une fille entre dans ce monde d’hommes, automatiquement le bon déroulement est surveillé, et finalement j’étais un peu la chouchoute ».

Originaire de Soultz-sous-forêts, Virginie s’est lassée de l’école avant la seconde, où elle a rencontré un professeur principal qui l’a comprise : « Je savais que je voulais un travail manuel, M. Chaffard m’a suggéré beaucoup de métiers recherchés ou insolites, et soudeur, c’est le seul truc de la discussion que j’ai retenu ! »

Alors que sa famille n’évolue pas dans l’industrie, « 10 min sur internet » suffisent à la convaincre. Si elle remercie son prof et le hasard, elle estime aujourd’hui avoir eu « beaucoup de chance parce que c’est clairement devenu une passion ».

Attitude et sécurité

Plus que des bonnes notes, Virginie estime que l’attitude est primordiale : « Savoir parler et communiquer de la bonne manière, parce qu’on travaille en équipe, rester calme, organisé, à l’écoute, et si on ne comprend pas, oser demander ». Côté sécurité, elle précise que « ce n’est pas un métier sans danger, il y a des risques avec la meule, des projections dans les yeux, ou se couper, se brûler ». Mais « assembler deux ou plusieurs pièces par fusion et ajout de matière » pour obtenir des éléments ferroviaires la rendent « fière » elle-même, et « quand d’autres constatent la qualité et l’énergie que je donne ».

En Espagne jusqu’en juillet, Virginie se forme à la soudure aluminium, « plus spécifique parce que le moindre détail se voit ». Toujours à chercher à « sortir du train-train quotidien et voir des nouveautés », elle adore la « polyvalence du métier : ferroviaire, mais aussi nucléaire, naval, ou la ferronnerie d’art » l’attendent, pourquoi pas. Déjà médaillée d’or Grand Est aux Olympiades des métiers en 2020, elle a fini troisième au niveau national, et se met au défi de briguer un jour le titre de meilleur ouvrier de France.

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