Alsace – Pour regarder la politique de l’enfance différemment

À l’occasion de la journée internationale des droits des enfants, la CeA organisait les Assises alsaciennes de la protection de l’enfance. Son président Frédéric Bierry est engagé depuis 20 ans sur le sujet.

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Frédéric Bierry a ouvert les Assises. ©DR

Pour avancer ensemble dans la même direction, tous les partenaires alsaciens de la prévention et de la protection de l’enfance étaient présents au rendez-vous. Frédéric Bierry a ouvert ces deux journées en rappelant que le seul but était l’intérêt fondamental de l’enfant, car cela reste un défi.

« À la moitié de cette année, 4612 enfants alsaciens ont été concernés par une information préoccupante. Et de manière générale, les services de protection de l’enfance ont toujours plus d’enfants sous leur responsabilité et la tension sur le système n’a jamais été aussi grande. Face à cette situation, la CeA est engagée en première ligne et assume pleinement sa responsabilité ».

Des moyens supplémentaires

Si des textes ont vu le jour dans l’hexagone, un quotidien d’enfant n’est jamais celui d’un autre. Et Bierry de rappeler que « la protection de l’enfance n’est pas un jouet politique, elle est le destin de milliers d’enfants partout en Alsace dont nous avons chacun ici une coresponsabilité ». Alors, parlons chiffres, même si les défis à relever ne sont pas qu’une question financière. Le budget de l’enfance a augmenté de 20% entre 2017 et 2022, cette année 108 places d’accueil viennent d’être créées et 60 postes de professionnels supplémentaires sont dédiés à l’enfance pour respecter les priorités que la CeA a fixées dans son projet de territoire: la prévention notamment, car les 1000 premiers jours sont déterminants pour l’avenir de l’enfant, mais aussi sa place dans son parcours, le soutien des professionnels assistants familiaux, le développement de l’offre et le changement de regard. L’adoption simple est aussi une solution à travailler.

Le passage à l’âge adulte

Et puis, comme l’ont rappelé les jeunes témoins passés par les services de la protection de l’enfance lors de la première et émouvante table ronde, il ne faut pas oublier la nouvelle perte de repères que constitue l’entrée dans l’âge adulte, car elle correspond à la fin de l’accompagnement. Si, en ce moment, plus de 10 000 jeunes Alsaciens ont besoin des services de l’enfance, combien de ces jeunes se retrouveront seuls, lâchés dans la nature ? Encore beaucoup trop malheureusement.


Les chiffres :

385 : Le nombre de millions d’enfants qui vivent dans l’extrême pauvreté dans le monde. Selon Amnesty International, un enfant de moins de 15 ans meurt toutes les 5 secondes.

10 600 : Le nombre de jeunes Alsaciens qui ont besoin des services à l’enfance en ce moment.