Étoile Noire : « Nous souhaitons construire une équipe encore plus compétitive »

Depuis 2000, l’Étoile Noire, le seul club de hockey sur glace dans le Bas-Rhin, a connu des hauts et des bas. Dans l’élite pendant près de quinze ans, l’équipe est descendue d’une division il y a trois ans. Depuis, elle évolue en Division 1 et compte bien s’ancrer dans le haut du classement de manière pérenne. Stéphane Hohnadel, un ancien joueur devenu manager général, fera tout pour que son club atteigne les sommets.

0
1840
La saison devrait reprendre en octobre. / ©JC Simonin
Pour commencer, Stéphane, quelle est votre histoire avec l’Étoile Noire ?

Stéphane Hohnadel : C’est l’histoire classique d’un gamin qui a commencé à jouer au hockey sur glace à Strasbourg, dans le club de sa ville. À l’époque, c’était encore à la patinoire du Wacken. Mes parents me suivaient et s’investissaient à leur niveau. J’ai grandi dans le club et j’ai rejoint l’équipe première. J’ai évolué dans l’ancienne Ligue Magnus. De là, mon père a pris la présidence de la section « pro », même si elle ne l’était pas encore à l’époque. Il était suivi par ma mère, qui s’occupait plutôt de l’administratif et qui gérait de nombreuses choses dans l’ombre. Aujourd’hui, je suis manager général, c’est un titre très large. Je peux aussi bien gérer les échanges avec les collectivités, les relations avec la préfecture pour les visas et même les appartements des joueurs. J’échange aussi avec l’entraîneur sur le volet sportif, sans être décisionnaire, ni même sur le banc. Un ami parlait de moi comme un « couteau suisse ».

Le club a connu le plus haut niveau, des joies, mais aussi des déceptions, n’est-ce pas ?

Effectivement. Nous avons fini champions de France de D1 en 2005-2006, ce qui nous a permis d’accéder à la Ligue Magnus la saison suivante. À l’époque, j’étais encore dans l’effectif. Au club, la saison 2010-2011 reste un beau souvenir. L’équipe avait alors réussi à se hisser en finale des play-offs du championnat de Ligue Magnus, après avoir terminé onzième de la saison régulière. Nous étions loin d’être les favoris. Ce n’est qu’en 2018-2019 que le club a été rétrogradé en Division 1. Tout s’est déroulé dans un contexte négatif. La Ligue Magnus s’est beaucoup développée, mais à Strasbourg, nous sommes restés sur nos acquis. Nous n’avons pas réussi à passer un cap et structurer les finances du club. Nous étions dans une situation où notre équipe était sous-armée pour participer à la Ligue Magnus, tant sur le plan sportif qu’organisationnel. Nous avons terminé derniers lors de deux saisons consécutives. Il fallait descendre pour reprendre du souffle. Forcément, nous avions le sentiment d’avoir gâché tout ce que nous avions réussi à faire par le passé, mais c’était aussi une manière d’assurer la poursuite et de pérenniser le club dans le paysage du hockey français.

À l’intersaison, des départs et des arrivées de joueurs sont déjà prévus. / ©JC Simonin
L’Étoile Noire vient de boucler sa troisième saison en D1. Que pouvez-vous en dire ?

Lors de notre première saison, en 2020-2021, nous avons terminé premiers de notre poule et vice-champions de France. L’année d’après, nous nous sommes classés huitièmes et nous avons été éliminés des play-offs en quart de finale par Brest. Cette année, nous avons terminé cinquièmes après avoir été en tête du classement pendant plusieurs journées consécutives. Nous nous sommes fait sortir en quart de finale par Épinal. L’objectif est de s’installer de manière pérenne dans le haut du classement. L’envie de remonter en Ligue Magnus est présente. Cela viendra lorsque nous serons prêts financièrement, mais aussi dans la structuration du club. L’idée est de pérenniser une patinoire pleine à chaque match, avec un public de fervents supporters.

D’ailleurs, cet engouement s’est vérifié sur les derniers matchs de la saison…

Oui. En fin de saison, nous avons remarqué que nous n’avions plus de places assises disponibles. Il ne restait que des places debout. Un réel engouement s’est créé autour de l’équipe depuis le mois de décembre. Le public est venu en nombre et il est resté. En dehors des périodes covid, par le passé, nous avions souvent du mal à remplir les deux tiers de la patinoire. Cela prouve bien que le club va mieux. C’est un bel accomplissement pour tout le travail effectué, aussi bien sur la glace qu’en dehors.

Qu’avez-vous prévu à l’intersaison ?

Il y aura des départs, il y aura des arrivées. Nous souhaitons construire une équipe encore plus compétitive que lors de la saison qui vient de s’écouler. Nous sommes en discussion avec des joueurs. De manière générale, nous souhaitons tout de même conserver l’ossature de la saison passée.

La formation est importante à l’Étoile Noire…

Oui. Avec le CSGSA, le club fait un excellent travail sur la formation, puisque beaucoup de joueurs issus du centre de formation ou de la ville finissent par atteindre l’équipe professionnelle de l’Étoile Noire. Nous souhaitons avoir une équipe à Strasbourg, avec des Strasbourgeois. Aujourd’hui, quasiment un tiers de l’effectif est originaire des environs. C’est important pour nous et nous ne le faisons pas au détriment du niveau sportif. Nous croyons en nos jeunes.

Vous avez lancé un fonds de dotation. Quel est l’objectif ?

C’est une création à vocation sociale et environnementale, qui nous permet de mettre en avant certaines causes ou associations qui nous tiennent à cœur. Nous voulons leur permettre de bénéficier de l’image de l’Étoile Noire pour mettre en lumière leurs actions. Nous souhaitons développer tout cet aspect au club sur les années qui viennent.