Le quart d’heure de Line #17 Réussir sa purée

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Line ©EG

Chez moi, derrière la lune, hender’m Mond d’heim, on se pose des questions existentielles… Ich hab g’hert (j’ai entendu que) : « Si à 40 ans on n’a pas de Thermomix, c’est qu’on a raté sa vie ». Alors, ich dreuj’s saawè (j’ose le dire), ayant bien atteint cet âge de ma vie sans cet outil culinaire incontournable, je m’interroge. En effet, lorsque, basiquement, je plonge mes doigts ins Mahl (dans la farine), que j’y mélange le Sürteig (levain), l’eau et le sel, qu’une certaine sensualité naît au contact de ma peau avec les ingrédients, suis-je consciente que ce bonheur simple de faire du pain me précipite vers un verhundstès Laawè (une vie gâchée) ?

Et, lorsqu’au lieu de suivre les instructions d’une recette programmée, je feuillette s’altè Heftèl (le vieux cahier), tâché et manuscrit de Mémé Salomé, ou, que j’improvise, laissant mes yeux, mes mains et mes papilles juger du résultat, suis-je en train de ebs verrobblè (passer à côté de quelque chose) ? On pourrait philosopher des heures sur la question, avec ou sans le bruit de fond du moteur de l’outil qui permet de pratiquer une cuisine saine, ludique, gourmande, facile et rapide. Comme diraient les fans : des geht wie’s d’Katzè machè (ça se passe comme le font les chats = vite et efficacement). Mais moi j’aime mieux met dè Fenger rumteigle (pâtisser avec les doigts), d’Kassrolè machè rapplè (faire tinter les casseroles), manier le Schneebassè (fouet) et le Kochleffel (cuillère en bois) héritages de Mémé Louise ! Pour me convaincre, il faudrait me proposer une purée meilleure que celle pressée au Grumbeerestessel (presse-purée manuel) avec de l’huile de coude, du beurre et de la crème fraîche ! Do esch min Gleck (c’est là mon bonheur), celui que j’éprouvais à 5 ans, comme à 20 puis 40, immuable, et que j’espère insuffler à mon fiston, fèr Ewich (pour l’éternité) ! Parce que sans Thermomex on risque peut-être de rater sa mayonnaise, mais pas sa vie…