Mulhausen – L’histoire naturelle de Bleu Kelsch

Décorée avec goût et authenticité pour les fêtes de fin d’année, la maison qui abrite la boutique et l’atelier Bleu Kelsch rue de la Mairie à Mulhausen est à l’image de Laurence Fritsch : elle invite à pousser la porte de son univers riche en fragrances et en histoires.

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Laurence Fritsch entre bougies et parfums dans sa boutique. / ©sb

Les jolis flacons alignés à l’entrée du magasin d’usine de Laurence Fritsch ne demandent qu’à distiller leur parfum. « Pomme-noisette, je l’ai créé devant mon poêle à bois, Cerise-groseille, c’est l’odeur de la colle en pot de mon enfance », sourit la créatrice. Après des études de chimie et de logistique d’achat, elle s’est lancée dans l’entrepreneuriat en 2003, après avoir envoyé « 300 CV » et avoir été créditée de « femme trop qualifiée ». Sur une blague entre copains, elle annonce qu’elle va faire des parfums comme dans le Sud : « On a toutes les plantes qu’il faut dans la région pour les huiles essentielles, et elles sont plus compatibles avec le mode de vie des gens d’ici, pourquoi ne pas lancer une gamme alsacienne ? »

Elle qui ne voulait pas passer sa vie dans un laboratoire s’installe dans la salle de bain de ses parents, à Schiltigheim, avant d’équiper une ancienne ferme à Mulhausen. Ses premiers mélanges donnent un gel douche, mais plutôt qu’un « viscosant chimique », elle prend de l’eau salée pour obtenir de la consistance. « C’est la recette de grand-mère, on revient aux bases » : Laurence ne surfe pas sur les modes mais « prend le contrepied des fabricants » avec ses formules simples de cosmétique naturel.Elle décroche rapidement de gros contrats, comme une centrale d’achat américaine, et de grands hôtels viennent à elle tel Le Chambard, des gîtes, instituts et magasins bio.

La salle cosy pour un Noël en partage. / ©SB

Nappes et cœurs en kelsch

À l’arrière de sa boutique, des cartons pleins sont prêts à être livrés, conditionnés par Sandra, l’unique employée de Bleu Kelsch. Un nom tiré du textile traditionnel que les restaurants Le Petit Dominicain à Wissembourg ou le Saint-Sépulcre à Strasbourg lui commandent.

Pour Laurence, « le kelsch, c’est l’histoire de l’Alsace. À la mort de M. Gander, le dernier tisserand à Muttersholtz, il a fallu trouver la même qualité de fil, le même pigment ». Ce fut chose faite avec un fabricant « au fin fond de la vallée de Thann » et les ateliers de l’Esat de Bischwiller et de l’Association des aveugles de Strasbourg pour la couture. Nappes, tabliers, chemins de table, cœurs, bottes de Noël, « tout est conçu et fabriqué ici. Ma marque, c’est prendre le temps, revenir à l’essentiel ».

Les produits au naturel de Bleu Kelsh. / ©SB

L’info en plus

Bleu Kelsch accueille les visiteurs dans un décor de Noël d’antan, féérique et raffiné, avec des chants, du vin chaud et des bredele, et devient un lieu de rencontre autour de jeux pour toutes les générations. Ouvert en semaine et les dimanches 3, 10 et 17 décembre de 14h à 18h. www.bleukelsch.com