On Ruffet le match #13 Folie douce

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

Que le sport est beau quand il nous surprend, nous prend aux tripes. Quand une bande de chauffeurs-livreurs et de contrats civiques viennent par exemple renvoyer en Auvergne des mecs dont le métier est de s’entraîner chaque jour que Dieu fait. Le FCSOK06 a repoussé des limites invraisemblables pour se qualifier en 16e de finale de la coupe de France de foot. Le club de Régionale 1, vous le savez, s’est tapé une p’tite Ligue 1, en l’occurrence Clermont, 9e club de l’élite.

Au prochain tour, ce week-end, la bande d’Amar Ferdjani – coach salué par l’ensemble des troupes pour son coup tactique de dernière minute – devra encore ferrailler avec un club de l’élite, Angers, tombeur du Racing en 32e. Quoi qu’il arrive, personne ne pourra leur enlever le premier exploit. Ce 7 janvier est de toute façon gravé au fer rouge dans leurs vies de mecs normaux.

La victoire n’est pas une chose banale

En ouvrant de façon très simple ses entraînements à la presse, le FCOSK06 a accepté et voulu mettre en lumière ses gars, « des bons gars » pour reprendre les mots simples et attachants du coach. « Des frères », comme l’a glissé l’attaquant Thomas Schall. A voir les larmes, les embrassades, les sourires dans les couloirs après la qualification, on ne doute pas un instant des liens qui les unissent, et qui ont fait qu’ensemble, en respectant le football, les consignes, leurs placements, ils ont signé une petite page
d’Histoire du football alsacien.

Les joueurs du FCOSK06 ont aussi rappelé qu’il y avait de l’émotion dans le sport et dans la victoire. On est trop habitué à voir le sport comme un métier, où l’on célèbre à peine un but, où la victoire est tellement devenue une nécessité qu’elle en devient un soulagement plus qu’une récompense. Ouf, on n’a pas perdu. Les images de ce 7 janvier resteront gravées à vie dans les têtes et les cœurs des Strasbourgeois, pendant que les Clermontois reprenaient leur bus avec déjà la Ligue 1 en tête.

Pour une fois, les amateurs de R1 ont touché l’excellence. Pour une fois, on a parlé d’eux. Pour une fois, ils ont fait la Une de l’Equipe. Pour une fois… Et pourquoi pas deux ?