On Ruffet le match – Elle touche

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La saison de terre battue est pleinement lancée. Et c’est un signe que le printemps est là. Si les pros des circuits ATP et WTA ont déjà volé entre Estoril, Marrakech, Barcelone et Monte-Carlo – cumulant un certain nombre de miles et d’émissions de CO2 – les clubs d’ici se mettent doucement à la remise en état de leurs terrains en « terre ».

Ceux qui ont encore de « vraies » terres battues, comme à Strasbourg ou Bischwiller, savent à quel point c’est précis et compliqué : jeter des sacs de brique pilée, passer le rouleau qui pèse un Alsacien après les fêtes, puis coller les lignes en s’assurant qu’il n’existe plus de petits rebonds, de petits trous… Un travail d’orfèvre, deux jours pour que ce soit nickel, et quoi ?

Mots fleuris sur balle servie

« Rebond de merde !!! » Voilà comment les joueurs vont apprécier l’amour du travail bien fait. « Je déteste cette surface ! », « Je fais que glisseeeeeer, j’en ai maaaaaaarre !!! » Mais en vrai, quel bonheur ! La petite glissade en bout de course pour ramener une amortie, la balle qui prend bien l’effet quand on met du lift, cette ambiance, cette odeur, ce petit coup de raquette dans la semelle avant de servir: à dire vrai, la terre battue, this is tennis.

Sur n’importe quelle autre surface, vous pourriez jouer au foot, au basket, au badminton, ce serait plus ou moins pareil. Mais à l’instar d’un vrai parquet pour les basketteurs, la terre battue, c’est le tennis. Ça ne se partage pas. Et tant pis pour les chaussettes blanches qui ne seront plus jamais blanches, même après 25 lavages. Tant pis pour les chaussures qui prendront irrémédiablement cette petite teinte rose orangée.

Sur terre battue, il y a théoriquement une marque qui reste quand la balle retombe. Et c’est forcément l’enfer pour les tricheurs, parce qu’ils doivent montrer où est tombée la balle en cas de contestation. On n’évitera jamais la mauvaise foi, mais si elle touche… Elle touche.