Pascal Zeller « Consulter un médecin du sport, ça sauve des vies »

À l’occasion de la Semaine du Cœur très perturbée cette année à cause de la crise sanitaire, Maxi Flash a rencontré un médecin du sport basé en Alsace, pour parler de recommandations liées à la pratique en amateur. Entretien.

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c’est bon pour le cœur ?

Docteur Zeller : Faire du sport, c’est bon pour plein de raisons, puisque ça va limiter toutes les pathologies cardiaques graves, type hypertension artérielle, infarctus, mais aussi le cholestérol et le diabète. Mais plus que de sport, il faut plutôt parler « d’activité physique ». Ça veut dire quoi ? 30 minutes de marche active ou de vélo par exemple, durant lesquelles on aura un peu transpiré. Flâner dans les magasins, ce n’est pas une activité physique. Marcher d’un pas décidé autour de chez soi, monter un petit peu le rythme cardiaque, c’est une activité physique.

Le certificat médical a-t-il un sens pour les sportifs amateurs ?

Depuis trois ans, la plupart des fédérations demandent un certificat qui peut être autorenouvelé par les sportifs, sur la base d’un questionnaire. Le problème, c’est qu’on ne peut pas détecter certaines pathologies. Les 25-40 ans, qui n’ont aucun antécédent, et qui font du sport, ne vont jamais chez le médecin, et pourtant il y a peut-être quelque chose.

C’est quoi vos recommandations alors ?

Je dirais au moins un examen par an chez un médecin du sport. Pour ceux qui n’ont pas de facteur de risque particulier, un électrocardiogramme tous les trois à cinq ans, avec éventuellement un test d’effort. Après, c’est du cas par cas, et c’est tout l’intérêt de la consultation spécifique. Il faut venir dans ce but-là, pas pour un genou, et en profiter pour demander. Ce sont deux consultations bien différentes.

Des sports à éviter ?

Non. Tous les sports, pratiqués à haute intensité, ont le même risque : l’augmentation du rythme cardiaque peut entraîner un problème artériel. C’est surtout la question de l’intensité que vous allez y mettre. Mais j’insiste : la consultation, ça sauve des vies. C’est comme le contrôle technique de votre voiture. Il y a des arrêts cardiaques chez les sportifs presque tous les jours en France.