Qu’est-ce qui vous a amenée à vous présenter à l’élection Miss Curvy Alsace ?
Tara : Il y a dix ans, j’étais dans le train vers Mulhouse pour mes études en psychologie, et je suis tombée sur un homme, qui, je pensais, me proposait un vieux plan drague foireux. En fait, il était juré d’un concours de beauté pour femmes rondes, et il croyait que je m’y présentais. Je ne savais pas si je devais bien ou mal le prendre, en tout cas je suis partie sur un sourire. C’est resté dans un coin de ma tête, et en 2023, j’avais envie de faire un truc dingue : comme je ne fais pas le poids pour un saut en parachute—c’est maximum 90kg—, alors ce sera le concours Miss Curvy, au moins je rentre dans les critères !
Quel message souhaitez-vous faire passer grâce au concours et à vos réseaux également ?
Eh bien, je continue à promouvoir la beauté, et si je m’accepte, les autres vont me percevoir belle, j’essaie de faire passer cette info. Sur les réseaux, j’ai vu beaucoup de femmes promouvoir la vibe body positiv, et sans le vouloir, je le faisais aussi, je parle de mode, de ce que je mange—je suis végétarienne, beaucoup s’en étonnent !
Il y a beaucoup de préconçus sur les personnes rondes, assises sur le canapé avec des chips, alors que souvent, dans leur vécu quelque chose les a traumatisées, et pour se protéger, elles ont pris du poids. Et puis, les hormones, les perturbateurs endocriniens, la pilule, une grossesse, il en faut peu aujourd’hui dans la vie d’une femme…
Qu’est-ce qui vous unit avec les autres candidates, Aurélie, Manon, Milène et Emma ?
Souvent on croit que ce sont des poulettes qui se présentent, mais ces femmes ont de belles histoires, et du plomb dans la tête. J’ai découvert un monde qui n’est pas superficiel comme je l’imaginais. La résilience, la force mentale, elles sont vives d’esprit, sont fortes et ont du caractère. Il faut juste leur laisser la parole et la place. C’est ce que fait le concours Miss Curvy, dans dix-huit régions en France, avant le titre national. Notre mission, c’est de dire qu’on peut être ronde et pas obligée de se limiter économiquement, socialement, professionnellement. Si on a une bonne hygiène de vie et qu’on fait du sport, le corps n’est pas uniquement conditionné par l’enveloppe physique.
