On Ruffet le match #25 Un jardin extraordinaire

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

C’est de plus en plus évident. Face à la mondialisation, la capitalisation, les grands rachats et les milliards qui passent d’un pays (du Golfe) à un autre, on a besoin de se raccrocher à quelque chose de solide, de proche de nous, pas forcément spectaculaire à coup sûr, mais qui nous rassure : la Ligue 1.

La réflexion est venue de mon gamin de 14 ans l’autre jour : « Je suis plus motivé par Auxerre-Troyes que par Irlande-France. » Et il n’a pas tout à fait tort. La Ligue 1, c’est voir grandir, s’épanouir ou flétrir toutes ces petites fleurs en qui on place nos espoirs en début de saison. Un joli pot, quelques graines, et on espère que cela donnera une belle et grande plante en fin de saison.

Pour certains bacs à fleurs, les racines de la saison précédente sont déjà solides et promettent une croissance majestueuse, même quand il y a peu de lumière comme à Lens ou à Lille. Le terreau parisien semble toujours de bonne qualité, mais on verra d’ici quelques semaines si les Qataris n’ont pas un peu forcé sur l’engrais.

Le Racing a fleuri un peu trop vite

Pour notre Racing, on avait un bon jardinier, qui semblait avoir la main verte, mais force est de constater que la plante avait peut-être fleuri un peu trop tôt, telle une orchidée précoce qui décide de ne pas refaire de fleur. Et on suit ça avec attention, semaine après semaine, on retourne voir où elle en est, on essaye d’amener un peu d’eau, un peu d’attention, de lui parler pour qu’elle s’épanouisse, parfois sans succès, comme à Angers, malgré la célèbre douceur locale.

Voir l’équipe de France, ou la Ligue des Champions, c’est un peu comme aller au jardin botanique pour s’en mettre plein les yeux. Même s’il arrive aussi d’être déçu. Il faut néanmoins reconnaître qu’on y retrouve ce qui se fait de mieux, de plus éclatant, coloré. Et puis on rentre, et on se dit qu’on aimerait que notre petite plante soit ainsi exposée.

Pour cela, les spécialistes vous le diront, il faut : un bon terreau (des infrastructures en somme), des graines de qualité adaptées à leur environnement (les joueurs), ainsi qu’un suivi actif des besoins (les dirigeants). À partir de là, vous pouvez espérer. Et encore ! Car le monde végétal et le monde animal ont ceci en commun : c’est une lutte pour la survie qui se joue chaque jour.