Du champ à la bouteille

Dans le cadre de la présentation de la filière orge responsable, la Malterie Soufflet de Strasbourg et la brasserie Kronenbourg d’Obernai ont ouvert leurs portes le temps d’une journée. Du maltage de l’orge à la mise en bouteille, j’ai pu découvrir toute la chaîne de production, de A à Z.

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La brasserie Kronenbourg d’Obernai. / ©ld

Le premier rendez-vous de la journée était fixé au Port du Rhin de Strasbourg, à la Malterie Soufflet. Là-bas, j’en apprends plus sur l’entreprise, présente en Europe, en Amérique latine, en Asie et en Afrique avec près d’une trentaine de sites. Chaque année, c’est plus de 2,3 millions de tonnes de malt qui sont produites. Huit malteries sont disséminées sur le territoire français, ce qui représente un tiers de son activité. À Strasbourg, l’orge arrive par train et suit tout un processus pendant neuf jours, jusqu’à devenir du malt. Ensuite, la céréale est stockée dans de grands silos et transportée par camions-bennes à la brasserie Kronenbourg d’Obernai.

Les Malteries Soufflet, avec la société In Vivo et Kronenbourg, ont développé un QR code, apposé sur les bouteilles, cannettes et packs de bières 1664 : « En le flashant, le consommateur peut découvrir l’origine des céréales et tout le processus jusqu’à la mise en bouteille, explique Eva Demoniere, chef de produit 1664 et Kronenbourg. Fin mai, nous avions enregistré plus de 45 000 visites sur la plateforme, avec un temps de visite moyen de trois minutes. Nous constatons que l’évolution est positive. C’est satisfaisant et encourageant pour la suite ». De plus, 20 % de l’orge contenue dans ces bières provient d’une filière responsable, comme l’explique Philippe Vincent, directeur des filières agricultures pour Soufflet : « En 2022, 45 agriculteurs du Grand Est et de Bourgogne étaient engagés dans la production d’orge responsable. En 2023, ils seront 120. L’année prochaine, les tonnages seront encore augmentés. Nous souhaitons que l’orge de filière serve à l’intégralité de la bière 1664 d’ici trois ans ».

 

Le QR code est présent sur les bouteilles et les packs. / ©ld

Du malt à la bière

Après avoir découvert le processus de création du malt, nous nous rendons à la brasserie Kronenbourg d’Obernai, « la plus grande brasserie de France », selon Stéphane Comte, responsable du site. Rien que pour arriver sur le parking, je me rends compte de l’immensité du site, qui s’étend sur 69 hectares. Créée en 1969, l’usine emploie près de 700 salariés. 25 % de la bière produite en France provient d’Obernai. Sur place, la brasserie dispose de son propre réseau de voies ferrées, idéal pour l’acheminement de matières premières et l’expédition des commandes : « 70 % des livraisons partent en train », complète Stéphane Comte. Grande consommatrice d’eau, l’usine possède aussi sa propre station d’épuration : « Nous sommes totalement maîtres du traitement de l’eau et de ce que nous rejetons ».

De gauche à droite : Agnès d’Anthonay, chargée de développement durable à Kronenbourg ; Stéphane Comte, responsable du site ; Guillaume Couture, directeur général des Malteries Soufflet ; Eva Demonière, chef de produit 1664 et Kronenbourg ; Philippe Vincent, directeur des filières agricultures pour Soufflet et Thierry Michaut, agriculteur et producteur d’orge. / ©ld

Après ces nombreuses explications, je prends la direction des salles à brasser. Katia Gross, responsable de production, explique toutes les étapes de production de la bière. Chaque année, ce sont 6 millions d’hectolitres de bière qui sortent de Kronenbourg. De retour à l’extérieur, je déguste un premier bouillon de malt, sans houblon ni fermentation. Ensuite, direction la logistique.

Les salles à brasser. / ©ld

Les bouteilles en verre s’entrechoquent sur d’im-menses lignes de production. À une vitesse folle, les bières sont mises en bouteilles, étiquetées, capsulées et empaquetées. Vincent, le responsable logistique, me fait traverser l’immense hall pour découvrir le stock. Près de 60 000 palettes y attendent d’être chargées. D’ailleurs, la visite se termine sur le quai de chargement où des trains attendent d’être pleins pour desservir des plateformes logistiques dans toute la France. Chaque année, ils sont près de 475 à partir de la brasserie d’Obernai. Un seul train permet d’éviter 40 camions sur la route.

Merci pour la visite. Avec la chaleur étouffante des salles à brasser et tous ces kilomètres dans les jambes, j’ai besoin d’une bonne bière fraîche, de réconfort. Elle me fait le plus grand bien !