Albert, 96 ans, et Meteor : une histoire à marquer d’une bière blanche

Voilà quarante ans qu’Albert Bernhardt est retraité de chez Meteor à Hochfelden, soit plus longtemps que ses 36 années passées à la brasserie, où il a connu une bonne partie de la famille Haag. À 96 ans, il s’en souvient avec affection, depuis son village natal de Schwindratzheim.

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Albert Bernhardt est le plus ancien salarié de Meteor. / ©Sb

« C’était un bon travail, et nous avions de bons patrons », sourit Albert, assis à sa table, une canne à la main et une canette devant lui. Ses enfants, Alfred et Christa, et l’un de ses petits-fils, Jean-Christophe, l’entourent et répètent les questions plus fort, parfois traduisent en alsacien. Car Albert tient à répondre en français. « Chaque soir, le patron, Frédéric, passait dans les salles de brassage après le repas. C’est sa femme qui m’a offert sa cravate…» montre-t-il fièrement. Le plus ancien salarié de Meteor a donc connu le grand-père (Louis), le père (Frédéric), l’oncle Alfred, le fils Michel et le petit-fils, Alexandre.

Albert n’était pourtant pas destiné à travailler à la brasserie : au retour de la guerre, il aidait dans l’exploitation agricole familiale, à Schwindratzheim. En 1947, c’est son beau-frère qui lui ouvre les portes de la canetterie : « J’y ai rempli les bouteilles pendant deux ans avant d’aller en salle de brassage ». Le rythme des 3×8 lui permettait de rentrer et de filer aux champs, voire de s’occuper des vaches en sortant de nuit. « Mais l’après-midi, il ne fallait pas faire de bruit pour qu’il puisse dormir », se souvient Christa. Elle rappelle à son père son moyen de locomotion : « La bicyclette, de jour comme de nuit, puis la mobylette par tous les temps, et je n’ai jamais été en retard ! » rigole Albert.

La recette ne s’oublie pas

Partager une bière avec Frédéric ou Michel, une Vache-qui-rit pendant le casse-croûte avec Alexandre, faisaient partie du quotidien. « Chaque employé avait droit à quatre bouteilles de 75cl par jour, à boire sur place, normalement … » Son fils précise qu’il boit plus de vin que de bière, mais sa préférée reste la Lager.

Quant à la recette, l’ancien ne l’a pas oubliée : « À partir de 1959, on a eu une nouvelle salle de brassage avec les cuves de 300 HL. On mettait d’abord l’eau avec l’orge et le malt concassés. Il fallait chauffer, tourner, filtrer, puis mettre le houblon, avant la passoire ». Aujourd’hui, aucun membre de la famille ne travaille chez Meteor, mais tous la boivent pour accompagner le chant de Noël d’Alfred : « Les Meteor sont là… Ahlala! »


 

L’info en plus

Albert Bernhardt et Michel Haag sont à retrouver dans l’épisode 1 de Souvenirs de brasserie sur YouTube : www.youtube.com/watch?v=dgle9kI3Rhc