On Ruffet le match – Le voyage

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Franchement ça m’a fait de la peine. J’ai lu que des librairies, en Alsace, avaient lancé des financements participatifs et demandé des aides pour survivre. En cause : la hausse du prix du papier, notamment. Des factures qui se creusent, et des ventes qui restent, au mieux, stables, ça ne fait pas vivre son libraire.

Je me sens dans l’obligation de relayer cet appel. D’abord parce que j’ai écrit un livre (oui, sur le foot amateur, mais ce n’est pas que du foot, c’est une aventure humaine avant tout – d’ailleurs si des libraires sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas / fin de la parenthèse auto promo), ensuite parce que j’ai énormément voyagé par le livre. Toutes les formes de livres, puisque j’y inclus la BD ou le manga.

De mon côté, j’étais sur des flots sauvages au côté d’un vieux pêcheur que tout le monde moquait dans Le Vieil Homme et la Mer d’Ernest Hemingway, j’étais dans un monde totalement baroque, quelque part dans l’univers, où la magie règne en petite reine dans les Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett, j’ai bien sûr frissonné sur les routes de Scandinavie en me plongeant dans Millenium de Stieg Larsson et j’ai été totalement happé par l’histoire de ce neurochirurgien japonais qui sauve un enfant qui va devenir plus tard un serial killer dans Monster, le manga culte de Naoki Urasawa.

Question de survie

Tout cela je l’ai fait depuis mon canapé, en déboursant à chaque fois quelques euros, pas plus. Je sais bien que les temps sont durs, et que tout augmente. Que l’inflation galope plus que jamais. Mais il y a toujours la place pour un bon bouquin qui va vous accompagner quelques jours ou quelques semaines.

Pour nous, c’est peut-être un arbitrage comme un autre. Pour nos libraires, c’est une question de survie. Alors lire, oui, et à tout âge, mais comme il faut acheter son pain chez son boulanger, il faut acheter son livre chez son libraire. Bien sûr, il y a le côté pratique de la commande sur internet, livrée même le dimanche par un mec payé au lance-pierre, de la grande surface où on achète son poulet et ses slips en même temps, mais lire un livre, c’est déjà le repérer au milieu des autres, le toucher, le sentir, et avoir la certitude qu’on va passer du bon temps ensemble.